Nous vous le disions ici, les cérémonies de demain risquent de ne pas se dérouler aussi sereinement que lors des 11 novembre précédents. Le rapport de la commission présidée par l'historien André Kaspi (qui devait rester dans l'ombre en attendant des jours médiatiquement meilleurs) a finalement été dévoilé par le Figaro. Et son contenu ne va pas faire plaisir aux tenants du statu quo : il préconise de réduire le nombre de célébrations nationales à trois dates ! On garderait ainsi le 11 novembre, pour "commémorer les morts du passé et du présent", le 8 mai "pour rappeler la victoire sur le nazisme et la barbarie" et le 14 Juillet qui "exalte les valeurs de la Révolution française".
Exit donc le 2 novembre (journée nationale d’hommage aux morts pour la France et à leurs familles, le 5 décembre (journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie), le dernier dimanche d’avril (journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation), le 8 juin (journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine), le 18 juin (journée nationale commémorative de l’appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l’ennemi), le 16 juillet ou le dimanche suivant : journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux « Justes » de France et le 25 septembre (journée nationale d’hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives) ?
Rien n'est encore décidé. Mais le ton va changer : on nous annonce un 11 novembre "plus magistral". De manière à frapper les esprits ?
Image : merci au blog Guess Who and Where
Mise à jour à 14h25 : Les réactions n'ont pas tardé : André kaspi se défend de vouloir supprimer toute commémoration et veut accorder une signification particulière et nationale à trois dates : le 11 novembre, le 8 mai et le 14 juillet. Quant au secrétaire d'Etat aux anciens combattants Jean-Marie Bockel, il se dit "hostile à une remise en cause des commémorations militaires".
Les commémorations, c'est très bien. Mais puisque votre blog est dédié à la généalogie, savez-vous que 115 500 personnes sont mortes en déportation pendant la Seconde Guerre mondiale, toutes déportations confondues (déportation dite "raciale" et déportation dite "de répression") mais qu'à ce jour, moins de la moitié d'entre elles ont fait l'objet d'un acte de décès conforme à la loi spécifique du 15 mai 1985, et que, par conséquent, les autres sont considérées comme toujours vivantes aux yeux des lois et du Code civil français ? Pour quelle raison le ministère concerné fait-il autant traîner ce travail ?
Rédigé par : Catherine Renard | 10 novembre 2008 à 20:34
Le problème c'est que la solution proposée donne la prérogative à 3 dates déjà existantes, deux dédiées à la commémoration et l'autre la fête nationale.
Je comprends que les personnes concernées plus particulièrement par les autres dates montent au créneau. La seule solution valable si on veut réduire est de mettre ça à une nouvelle date où l'on honore tous les morts pour la partie et d'enlever toutes les autres dates (en laissant la fête nationale qui n'a rien à voir avec le débat) comme l'on fait les américains avec leur Memorial-Day.
Et puis si on veut avancer dans la construction européenne, il faut peut être chercher à unifier la date sur un plan européen...
Rédigé par : Billou | 10 novembre 2008 à 16:02