GénéInfos s'en était douté : cette histoire de 80.000 Poilus à exhumer a levé une belle polémique. Le soufflé étant retombé, nous pouvons revenir sur le projet évoqué dans un article de L’Est Républicain, et sur la pétition qui s'en était suivie (et qui est aujourd'hui stoppée). La réaction a en effet été vive après la révélation que le département de la Meuse envisageait de faire appel à des archéologues pour exhumer les 80.000 Poilus du champ de bataille de Verdun.
Dans une lettre rendue publique, Serge Barcellini, directeur de la mission Histoire du Conseil général de la Meuse a voulu lever tout malentendu sur l'interprétation de ses propos : "Il n’a jamais été envisagé de mettre en place l’idée saugrenue qui consisterait à labourer tout le champ de bataille pour retrouver les corps des combattants disparus", explique t-il. Ce qui était évoqué, c'était d'identifier les 20 à 50 corps retrouvés chaque année sur les champs de bataille de la Meuse afin de permettre aux familles et au public de leur rendre hommage. Or actuellement, les corps découverts sont enlevés et inhumés dignement, mais sans rechercher leur identité. Dans le projet, les archéologues seraient mis à contribution pour examiner tout le matériel autour des corps et en particulier rechercher les plaques d’identité.
"Mais cela nécessiterait la signature d’une convention entre le ministère de la Défense et le ministère de la Culture et une réunion a simplement permis d’étudier la faisabilité d’une telle convention", poursuit-il. "La passion de la généalogie en France conduit de nombreux Français à rechercher l’aïeul qui s’est battu pendant la Grande Guerre (...) L'idée centrale est d'épauler cette passion d’enracinement familial. Il est proposé de mettre en ligne sur le portail du ministère de la Défense les 8,5 millions de fiches d’état signalétique des services des combattants de la Grande Guerre. Chaque français pourra « tout savoir » sur son aïeul combattant et… sera tenté de venir découvrir le lieu où il a combattu".
A propos du nombre de corps, Serge Barcellini révèle des chiffres surprenants : "80.000 corps encore inhumés sur le champ de bataille est une pure approximation. En fait, nous pouvons considérer qu’environ 800.000 corps de combattants de toutes nationalités n’ont pas été retrouvés sur le sol français".
Enfin, on l'aura compris, il y a derrière la politique de mémoire de la Meuse, un contexte touristique tendu. La concurrence est rude et va encore s'accentuer entre sites commémoratifs des champs de bataille. Aussi, la Meuse projette de demander l’inscription des champs de bataille de la Grande Guerre en Europe au patrimoine mondial de l’Unesco et de mettre en ligne un maximum de données. Sont concernés, les 8,5 millions de fiches d’état signalétique déjà évoquées, en 2011, 4 millions de fiches américaines et des millions de fiches allemandes, mais aussi les recensements des communes meusiennes en 1911 pour "favoriser le ré-enracinement des descendants de la Meuse qui habitent aujourd’hui sous d’autres cieux". De quoi bien sûr réjouir les généalogistes...
c'est une bonne idee car moi je recherche un membre de la famille de mon epouse qui à fait la guerre 14-18 mais je ne trouve pas sa sépulture
Rédigé par : debeauvais anicet | 27 février 2009 à 21:33