Après l'effervescence du week-end dernier, arrive l'heure des comptes pour les organisateurs du congrès de généalogie. Au regard des précédentes éditions, la fréquentation s'élève à un niveau correct, mais en-deçà des prévisions du Cercle généalogique de la Brie. Résultat : le budget établi autour de 220.000 euros devrait souffrir d'un léger déficit.
Là où l'association espérait 7.500 entrées, les observateurs comptabilisent entre 3.000 (chiffre annoncé sur le blog de la FFG) et 5.000 personnes, exposants et congressistes compris. Essentiellement des généalogistes confirmés, originaires de l'Ile-de-France ou des régions périphériques (Normandie, Picardie, Centre, Bourgogne, Champagne-Ardenne) et adeptes de ce genre de manifestations. Mais où était le grand public ?
L'organisation ne semble pas être en cause. A part la médiocrité de certains repas et des problèmes mineurs de connexion au Wifi (dans les premières heures du congrès), les participants soulignent la qualité de l'accueil et les efforts déployés par le Cercle généalogique de la Brie, épaulé par des étudiants de l'ESIEE et Tourisme 77 (lire quelques notes et commentaires ici et là). "On voulait marquer le coup pour cette 20e édition et les 40 ans de la Fédération", souligne Bernard Lallemant, président de l'association hôte. Une fois encore, le congrès national demeure un temps fort unique pour s'initier à la généalogie, compléter ou débloquer une recherche, enrichir ses connaissances grâce à la variété des conférences programmées. Alors, où est le problème ?
Le lieu ? L'ESIEE offrait un magnifique espace de rencontres, aéré et lumineux, à quelques minutes de Paris (par l'A4 ou en RER). Malgré cet atout, la commune de Champs-sur-Marne (77) reste moins attrayante que la Capitale : il est plus facile de décider, au pied levé, de venir au congrès une journée ou un après-midi au coeur de Paris qu'ailleurs. Le nombre de congressistes était déjà en retrait -324 au lieu de 500, il y a deux ans à Tours ; les organisateurs espéraient compenser avec des visiteurs à la journée, qui auraient profité d'un week-end dans leur famille.
La date ? Les Franciliens, sans doute plus que d'autres, profitent du moindre week-end prolongé pour embrasser les premiers rayons de soleil à la plage ou à la campagne. Bison Futé nous le rappelle assez souvent. Et le pont de l'Ascension n'a pas échappé à la règle, même en période de crise.
La couverture médiatique ? Le congrès et la généalogie ont bénéficié de plusieurs reportages dans les médias nationaux ou régionaux (lire notre note à ce sujet ici), particulièrement le vendredi, premier jour de la manifestation. Mais cette couverture -sans doute tardive-, associée aux annonces sur GeneaNet et dans la presse spécialisée, n'a pas suffi mobiliser les foules.
Le concept ? Le congrès national est largement concurrencé par des salons régionaux ; les généalogistes et les exposants sont de plus en plus sollicités. D'autant plus que l'entrée à ces manifestations locales est généralement gratuite, alors que le visiteur du congrès devait acquitter la somme de 10 euros. Ce tarif n'est-il pas un frein pour attirer le simple curieux ?
Certaines associations ont également grincé des dents à la vue du tarif de location des stands, allant jusqu'à critiquer la démesure de l'évènement et de son budget, voire le manque d'implication de la Fédération française de généalogie. Au final, le congrès est-il organisé pour les adhérents des associations ou pour tous les généalogistes aguerris ou en herbe ?
Parmi les quatre chantiers engagés par la FFG (preuve de son intérêt pour le sujet), dans le cadre de sa réflexion sur l'avenir de la généalogie associative, figure l'organisation des congrès. Alors que deviendront-ils ? Rendez-vous à Roubaix (59) pour le savoir. Les cercles généalogiques d'entreprises y organiseront la prochaine manifestation, sur le thème de "nos ancêtres et le travail", du 3 au 5 juin 2011.
A trop vouloir faire de LA GENEALOGIE une grosse affaire commerciale, on inspire la répulsion des Francais.
Rédigé par : lobservateur | 29 mai 2009 à 09:55