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Les racines tarnaises de Matthieu Pigasse, nouveau propriétaire des Inrocks

Le banquier d'affaires Matthieu Pigasse devient le propriétaire des Inrockuptibles (plus communément appelés Les Inrocks), le titre de référence dans ce domaine (lire son interview dans l'édition du lundi 20 juillet du Figaro). Ce fan de rock n'est pas le premier de sa famille à investir dans la presse, comme le souligne Stéphane Cosson dans le prochain numéro de La Revue française de Généalogie :

Son frère Nicolas Pigasse est co-fondateur du magazine people Public en 2003. Sa sœur aînée, Virginie Pigasse, animait une émission de la radio libre Carbone 14, avant de travailler chez Globe. L’oncle de Mathieu, Jean-Paul Pigasse, a été nommé directeur de la rédaction de L’Express, en 1985 par Jimmy Goldsmith.

Le généalogiste professionnel a retrouvé la trace des ancêtres d'Albert Pigasse, créateur de la collection à succès du Masque, qui fait le bonheur des amateurs de romans policiers, d'aventure et de comédie noire, avec plus de 2.500 titres parus depuis 1927. Cet homme est le grand-père grand-oncle de Matthieu Pigasse, fils de Jean-Daniel et petit-fils de Jules Pigasse qui a eu seize enfants (deux avec sa première femme Elisabeth Delourme et quatorze avec sa seconde femme Marcelle Descous). Tous plongent leurs racines dans le Tarn au 17^e siècle :

Tous les Pigasse de France sont issus d’une seule commune : Rabastens, dans le Tarn, où se situe le lieu-dit Les Pigasses, paroisse Notre-Dame du Bourg. Nous en trouvons aussi dans la commune proche de Lisle-sur-Tarn au lieu-dit Les Pigassous, paroisse Saint-Gérard d’Armissard. Si l’on recense dès 1614 des Pigasse dans les registres paroissiaux de Notre-Dame du Bourg et de ses églises annexes (Cordeliers, couvent Saint François, Saint Michel, Notre-Dame du château, Pénitents blancs), il est difficile de remonter au-delà de François Pigasse, premier ancêtre connu de l’éditeur. Cet homme, marchand de profession, est marié à Honorée de Villeneuve, vraisemblablement noble car qualifiée de "Demoiselle" et apparentée à la famille de Villeneuve que l’on trouve notamment dans la région de Lavaur.

Retrouvez l'essentiel de l'ascendance de Matthieu et Albert Pigasse dans le numéro daté août-septembre de La Revue française de Généalogie (avec un complément d'information dans le numéro suivant).

L'histoire et moi de retour sur France Inter

Fidèle au poste, comme chaque été, Sandrine Mercier donne la parole à des anonymes qui s’interrogent sur l’histoire de leur famille. En contre-champ, un historien apporte un éclairage pour mieux comprendre les questions de l’invité. C'est ainsi que, dans son émission L’histoire et moi, diffusée tous les samedis de 17 h à 18 h sur France Inter, "d’une histoire simple où chacun se retrouve, on accède à une histoire collective plus palpable, plus concrète, plus vivante", souligne l’animatrice, plutôt fière de "l’éclectisme des histoires singulières".

Suite à la diffusion de l’émission l’an dernier, elle a reçu de nombreux courriers, une brassée de témoignages. Pour compléter, sur des sujets spécifiques, elle part elle-même à la recherche de tranches de vie. C’est ainsi que, pendant dix semaines, l’auditeur découvre deux histoires par émission sur des sujets tels que les chiffonniers du XIXe siècle, une cantinière dans l’armée napoléonienne, l’histoire de la lingerie… "C’est une manière de rendre l’histoire intelligente", savoure l’un d’entre-eux.

Prochain rendez-vous, ce samedi 18 juillet 2009 avec deux histoires : "Revenir d'Auschwitz" (avec Léon Wajsberg et l’historienne Annette Wieviorka) et "Fuir la Corée en 1920" (avec Claude Li et l'historien Alain Delissen).

Des émissions à écouter ou réécouter sur le site Internet de France Inter (cliquez ici).

(c) Radio France / Christophe Abramowitz

AD du Rhône : le Mémorial de la Shoah numérise

La Journée nationale dédiée à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France a lieu ce dimanche 19 juillet. C'est l'occasion de rappeler qu'une importante opération de numérisation est en cours aux Archives départementales du Rhône. Elle concerne l'ensemble des documents conservés par les AD portant sur le sort des Juifs, des Tsiganes et autres groupes de victimes en France et dans le Rhône. Il s'agit d'archives relatives à l'immigration pendant les années 1930-40, notamment les 63.892 dossiers individuels du service du contrôle des étrangers de la Préfecture pour la période 1930-1945.
Ces dossiers comportent les demandes de cartes de séjour, de cartes d’identité et d'expulsions. Ils sont généralement constitués de notes de la préfecture, de fiches avec photographies de délivrance de carte de séjour, de récépissés de demandes de cartes d’identité avec photographies, de passeports, cartes de travail, rapports et/ou notes de police, procès-verbaux de police et/ou gendarmerie, etc. Sur place, la recherche dans ces dossiers est aisée, grâce à l’existence d’une base de données nominative. Elle est cependant restreinte par le délai de communication de 50 ans à compter de leur clôture (sauf ayants-droits).
La numérisation des dossiers, estimée à un million de vues permettra aux chercheurs et aux familles de documenter plus facilement les destins. Elle est en cours, opérée par le Centre de Documentation juive contemporaine du Mémorial de la Shoah, en vertu d'une convention de partenariat signée le 12 décembre dernier avec le département du Rhône.
Si vous résidez dans le secteur de diffusion de France 3 Rhône-Alpes, vous pourrez visualiser à partir de ce soir 16 juillet dans le journal de 19 heures, quatre reportages sur des personnes victimes d’actes antisémites, dont les destins ont pu être retracés grâce aux Fonds des Archives départementales du Rhône. Ensuite, les reportages seront à disposition en podcast sur le site de la station régionale et également sur le site du projet Exil Ordinaire de l'association d'histoire Dorot. Pour toute recherche généalogique dans le Rhône, rappelons que de nombreuses communes de ce département dont Lyon ont mis en ligne leur état civil ancien, en attendant le site des archives départementales. Les liens sont ici sur notre carte de l'état civil en ligne.

Comment lire les écritures anciennes

Le guide de paléographie de Roland de Tarragon est réédité aux éditions Mémoire et Documents. L’auteur a effectué une mise à jour de la version publiée en 2005 (avec le chapitre Enchaînements sur des lettres scindées au départ se liant les unes après les autres pour former des mots et petites phrases). Son approche est originale puisque l’on se trouve devant un dictionnaire, avec plus de 7500 fichiers images avec la traduction en marge.

Dans son introduction, l’auteur nous décrit son livre et la façon de l’utiliser. Un premier chapitre aborde la forme de chaque lettre, avec les différentes figurations pour chacune d'elles. C'est un chapitre essentiel afin de reconnaître au moins les deux premières lettres du mot sur lequel on bute ; ainsi l’on pourra se reporter au dictionnaire.
Ensuite un chapitre est consacré aux syllabes et éléments de mots (toujours sur le même principe). Suivent un chapitre sur les particularités, un sur les abréviations et formes spéciales, un autre sur les abréviations courantes. Enfin vient le dictionnaire des mots et phrases que l’on peut rencontrer à la lecture des textes anciens. Une masse d’exemples et d’images impressionnante !

Un guide vraiment riche et très exhaustif, puisque figure également une liste des prénoms. Le plus complet dans les formes présentées et traduites. Un petit bémol néanmoins : il n’y a qu’un seul texte traduit en exemple (un acte notarié du XVI^e siècle). Il aurait été mieux, mais il aurait fallu sans doute un second tome, de présenter plus de textes afin d’avoir une vision et une compréhension globale (approche effectué par d’autres guides). Un ouvrage à avoir tout de même dans sa bibliothèque.

Lire les écritures anciennes du XV^ème au XVIII^ème siècle de Roland de Tarragon, Mémoire et Documents, 59 euros.

Biographie magazine : Le menu savoureux du deuxième numéro

Ce mois-ci, c'est Jacques Dutronc qui sort de la pénombre pour nous inviter à découvrir les invités du deuxième numéro de Biographie magazine. La magnifique photo de l'acteur en couverture est un avant-goût du contenu de ce nouveau magazine, qui laisse une large place à l'illustration de qualité.

Ici, point de généalogies (ou parfois en filigrane), mais de superbres portraits qui retracent les parcours, souvent chaotiques, de Johnny Depp, Karl Marx, Gandhi, Jacqueline Kennedy et Jacques Dutronc. Loin des magazine people et de leurs enfilades de clichés, cette jeune revue prend le temps de nous exposer les différentes facettes de ses invités. Ce qui donne "une recette savoureuse", comme le titre son rédacteur en chef Guillaume de Morant (collaborateur de GénéInfos) en ouverture de son édito.

Et au nombre de ses atouts, Biographie magazine comptent des rubriques complémentaires plutôt originales. Le numéro 2, par exemple, nous accompagne sur les traces de Voltaire, à la découverte de ses différents lieux de vie, avant de nous offrir la biographie fictive de Corto Maltese, le héros de bande dessinée d'Hugo Pratt, ou de revenir sur un fait d'actualité : l'attentat de la rue Saint-Nicaise contre Napoléon.
Ces ingrédients de qualité , bien associés, offrent un menu d'été à apprécier allègrement sur la plage ou terrasse.

L'art héraldique en 320 planches

Les éditions Mémoire et Documents rééditent l’ouvrage - revu et augmenté - de Gérard Audoin (paru en 2006) sur "L'Art héraldique". Après un bref rappel de l'histoire et des sources utilisées, l'auteur explique que le graphisme a été influencé par l’évolution du livre et que les armoiries n’ont jamais été figées. Puis, il décrit très rapidement la composition de ces armoiries : émaux, couleurs, fourrures, partitions, etc. Ensuite, la très grande partie de l’ouvrage - et ce qui fait son grand intérêt - est une suite très complète de planches (320 exactement) presque toutes en couleurs.

En sept chapitres, il explique l’art héraldique : l’écu, les partitions et les pièces honorables du blason, les meubles, les ornements extérieurs, les dignités, ordres et décorations, la lecture du blason, le blason et son dessin. Dans une dernière partie en guise de conclusion, l’auteur propose plusieurs ajouts de planches (figures du XV^e siècle, images d’une corporation, armes évocatrices, symboles, chiffres, extrait de généalogie à savoir Louis XIV et ses bisaïeuls, etc.). De plus, nous avons une description héraldique (définition écrite) des villes et régions, des corporations et maisons, des communes de France, et autres des différentes planches proposées. Une table des noms cités avec illustrations est également insérée. Enfin, autre atout de l’ouvrage, un lexique héraldique et termes particuliers avec renvoi aux illustrations. Sans oublier une bibliographie sommaire.

Au final, un livre s’adressant aussi bien aux débutants qu’aux héraldistes confirmés. L’essentiel à un prix raisonnable, au vu de la qualité des dessins.

L’art héraldique de Gérard Audoin, Mémoire et Documents, 2009, 59 euros.

Les tables décennales de la Dordogne sont en ligne

Depuis la fin juin, la Dordogne a rejoint la liste des départements proposant de l'état civil en ligne. Certes, ce n'est qu'un premier pas, car pour l'instant, seules les tables décennales sont là, téléchargeables en fichier PDF. Mais un premier pas suffisant selon nos critères pour permettre l'entrée de la Dordogne dans notre carte de l'état civil en ligne. En effet, ici, à la Revue Française de Généalogie, nous considérons qu'un département ou une commune propose de l'état civil en ligne quand on trouve sur son site au minimum les tables décennales. Si bien que malgré la présence du cadastre, de cartes postales ou même de répertoires de communes, certains sites se voient exclus de notre carte, en attendant la mise en ligne d'un peu d'état civil. Dura lex, sed lex...
Merci au Geneablog de France Apprill et Serge Busiau pour l'info.

Petite mise à jour aux AD 06

La page d'accueil des archives départementales des Alpes Maritimes a changé d'adresse et il y a désormais une seule page pour regrouper la présentation des bases documentaires et des 1.599.549 pages numérisées, elle est accessible ici. Pour mémoire, le département 06 vous propose de naviguer dans les registres paroissiaux et d’état civil jusqu’en 1907, dans les recensements de population entre 1872 et 1936, dans les registres matricules de 1870 à 1928, dans les anciens annuaires des Alpes-Maritimes de 1845 à 1938, dans différentes bases de dépouillements en ligne, etc.
Message à tous ceux qui apprécient et utilisent notre carte de l'état civil en ligne : elle a déjà été mise à jour, la carte pointe directement sur l'état civil, tandis que le menu déroulant permet d'accéder à la page d'accueil des archives départementales. Vous aurez observé que dans le département, la ville de Cannes propose aussi de consulter sur Internet sa collection originale de l'état civil.

Les archives des Ardennes en ligne en septembre ?

Du côté de Charleville-Mézières, la « machine à numériser » est en pleine action. Tout y passe : les registres paroissiaux et d’état civil (et les tables décennales), les tables des registres matricules, les tables des successions et absences, les recensements de population… Couthot-Roehrig est à la manœuvre : comme dans de nombreux départements, ce cabinet de généalogistes successoraux finance l’opération et gardera, en contre-partie, une copie des images pour ses propres activités.

Les Archives départementales espèrent une mise en ligne d'une partie de ces fonds numérisés sur un nouveau site Internet (projet financée cette fois-ci par le Conseil général) "à la fin de l’été ou au début de l’automne". En septembre alors ?

Un manuscrit de Cluny de 900 ans restitué à la BNF

Ces histoires d'archives volées ne datent pas d'hier. Dans son numéro de juin, le magazine du ministère de la Culture et de la Communication consacre une double page au destin d'une pièce médiévale de 900 ans (télécharger le n°171 ici en fichier PDF). Disparue durant deux siècles, elle a finalement rejoint le 23 mars dernier les collections de la Bibliothèque Nationale, après un passage en salle des ventes. L'article raconte avec force détails l'histoire de ce manuscrit de 200 pages doté de nombreuses enluminures, produit par un moine copiste de l'abbaye de Cluny en Bourgogne entre les années 1075 et 1100. A la Révolution en 1798, l'abbaye est vendue pour servir de carrière de pierres, ses archives sont brûlées et la bibliothèque inestimable des moines bénédictins est saccagée. Avec les autres manuscrits, le traité de l'organisation monastique De Institutis coenobiorum, recopié d'après un texte du Ve siècle du moine Jean Cassien, est confié au collège de la ville, puis disparaît. Tout au long du XIXe siècle, la BNF rachète ce qu'elle peut sur le marché. Un maigre extrait de 4 pages se trouve en la possession de la bibliothèque municipale de Mâcon. Mais le texte principal est introuvable.
C'était sans compter sur la sagacité d'un ancien conservateur général au département des manuscrits de la BNF qui repère en avril 2008 dans un catalogue de l'Hôtel Drouot une pièce présentée comme datant du XIIe siècle et sans origine géographique. Mise à prix : entre 4.000 et 6.000 €.

Après une rapide enquête sur les bases de données du ministère de la Culture, notamment la base enluminures et le catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques, notre spécialiste acquiert la conviction qu'il s'agit du fameux manuscrit. Ensuite, l'histoire ressemble à un roman, mais tout est vrai : il est trop tard pour que l'État fasse jouer son droit de préemption. Le jour de l'enchère, le manuscrit est vendu à un mystérieux acheteur par téléphone pour la somme de 53.000 €. Puis le manuscrit réapparaît 4 mois plus tard à la Biennale des Antiquaires, proposé sur le stand d'un célèbre libraire allemand au prix d'ami de 180.000 €. Celui-ci était bien l'acheteur -de bonne foi- par téléphone à Drouot. Après la manifestation, il demande à la BNF un certificat de libre circulation, permettant au manuscrit d'être vendu hors de France. Accessoirement, ce certificat pourrait permettre de le négocier aux Etats-Unis ou à Londres en révélant sa véritable origine clunisienne, ce qui pourrait faire passer son prix au dessus du million d'euros... Finalement, le ministère choisit de négocier directement avec le vendeur, le manuscrit relevant de la propriété publique. Il est inaliénable, même s'il a été soustrait aux regards depuis déjà 211 ans... Résultat, l'État a dû rembourser les 53.000 euros et quelques frais annexes pour retrouver son bien.