Quel drôle de sujet en cette période estivale ! Le nouveau numéro du magazine Nos Ancêtres Vie & Métiers (en kiosque ce jeudi 27 août 2009) s'intéresse aux métiers... de la mort.
Il est vrai que, vu le sommaire, il vaut mieux aborder ces 88 pages avec le coeur ensoleillé plutôt qu'avec un moral hivernal. Car Brigitte Rochelandet, auteur de ce dossier, a vraiment approfondi tous les aspects, des plus morbides aux plus cocasses (de notre point de vue contemporain).
Elle nous invite à nous défaire de nos propres repères pour mieux comprendre la manière dont la mort est appréhendée par nos ancêtres depuis le XIIIe siècle, avec son cortège de croyances. On entre ainsi au Paradis, au purgatoire, dans les limbes... L'auteur nous initie aux différents rites : la toilette du mort, la veillée funèbre, les funérailles, l'inhumation...
Mais Brigitte Rochelandet nous fait surtout rencontré des gens aux métiers plutôt originaux : les ensevelisseuses, les ensuaireuses, les menuisiers en cercueil (qui porte différents noms au fil des siècles : luiseau, luisel, huche, écrin, auge, châsse, martoire...), les embaumeurs, les thanatopracteurs, les pénitents, les clocheteurs des trépassés, les transporteurs à bras, les conducteurs de corbillard, les fossoyeurs... Sans oublier le sulfureux bourreau qui avait plusieurs particularités, comme nous le rappelle l'auteur :
Les bourreaux profitèrent constamment de leur droit de transmettre leur fonction à leur fils, neveu ou gendre. Des dynasties d'exécuteurs se créèrent par des mariages inter-professionnels, mettant fin à leur solitude. Une famille occupait durant plusieurs générations le même poste. [...] Cette pratique héréditaire exista jusqu'au XXe siècle. La translation familiale se doubla de la transmission du savoir-faire par un apprentissage parfois précoce. Il n'existait pas d'école pour apprendre le métier. Les enfants assistaient aux différents supplices, graduellement.
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