L'information a le mérite de créer la surprise ou la perplexité : selon La Tribune de ce mardi 18 août, la Bibliothèque nationale de France pourrait confier une partie de la numérisation de son fonds à Google. Une stratégie à 180° : depuis quatre ans, pour contrer les appels du pied du moteur de recherche, la BnF avait préféré investir, avec des homologues voisins, dans une bibliothèque numérique européenne baptisée Europeana (lire notre note à ce sujet ici).
Pourquoi un tel revirement : comme le souligne Pierre Assouline sur son blog, "entre temps, [la BnF] aura changé de président, Jean-Noël Jeanneney cédant son fauteuil à Bruno Racine, [...] les deux ayant développé des attitudes opposées sur le dossier".
Cette affaire confirme aussi que l'argent est le nerf de la guerre. D'après le directeur des collections de l'établissement, "rien que pour numériser les fonds de la IIIe République, il nous faudrait entre 50 et 80 millions d'euros". Une somme astronomique au regard des cinq millions d'euros alloués chaque année aux projets de la bibliothèque numérique Gallica.
En optant pour ce choix, la BnF rejoindrait 29 autres bibliothèques du monde, à l'instar de la Bodleian Library d'Oxford ou, plus près de chez nous, de la bibliothèque municipale de Lyon qui a confié la numérisation de 500.000 ouvrages à Google (lire notre note à ce sujet ici).
Grâce à cet accord, Google renforcerait son offre de livres francophones (anciens ou récents) à consulter gratuitement sur son service Google Recherche de livres. Une plate-forme de plus en plus prisée par les généalogistes (qui ont déjà compris l'intérêt de Gallica, à l'image de Gilles Dubois, qui expose régulièrement ses trouvailles sur son blog), avides d'anecdotes sur l'histoire d'un village ou d'une famille.
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