Le débat sur la numérisation des données publiques n'est pas toujours évident à saisir. Le quotidien gratuit 20 Minutes a récemment fait le point sur les enjeux et a élaboré trois scénarios : le tout Google, le tout-État et le projet européen.
Le tout-Google aurait l'avantage de ne rien coûter aux finances publiques et même de rapporter de l'argent aux auteurs et aux possesseurs de patrimoine. La numérisation serait rapide, car elle s'intégrerait dans un vaste mouvement déjà lancé par le géant américain. Mais cette solution laisserait un désagréable arrière goût de monopole et fait déjà se lever des forêts de boucliers. La politique du tout-Google donnerait à penser que les pouvoirs publics ne maîtrisent rien et laissent agir le privé sans contrôle. Selon la journaliste Sandrine Cochard, le tout-Google a peu de chance d'aboutir en France : "Ni le gouvernement ni les secteurs concernés par la numérisation ne devraient laisser les coudées franches au groupe américain".
Deuxième scénario, l'Etat poursuivant son effort reste le seul interlocuteur et s'occupe de tout. La France n'a pas attendu Google pour s'occuper de la version numérique de son patrimoine : "le Louvre a déjà numérisé 85 % de ses œuvres, le Centre National de la Cinématographie (CNC) a numérisé 13.000 films et 70.000 oeuvres audio", sans compter le travail de fond effectué par l’Institut national de l’audiovisuel et la Bibliothèque nationale de France avec Gallica. Seul problème en période de crise : le budget de 750 millions d'euros nécessaire pourra t-il être voté ? Selon 20 Minutes, ce scénario a une chance sur deux d'aboutir.
Troisième option, l'Europe des 27 arrive à point nommé et Europeana prend de l'ampleur au point de contrer Google en associant partenaires publics et privés. Ce projet, le plus consensuel permettrait de laisser la porte ouverte à Google, sans vendre l'âme des collections patrimoniales françaises et européennes. Mais la question du financement et de la rémunération des auteurs reste à débattre...
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