Présentée aux journalistes, inaugurée en grande pompe, l'exposition "Dans l'Atelier des Menus Plaisirs du Roi" aux Archives nationales n'est toujours pas ouverte. Et personne ne peut dire quand les visiteurs pourront monter au premier étage de l'hôtel de Soubise pour admirer les pièces exceptionnelles sorties des collections des Archives nationales, mais aussi des musées prestigieux comme le British Museum, l'Albertina de Vienne ou le Kunstmuseum de Berlin.
Pourquoi ? Parce que depuis le mois de septembre, l'intersyndicale des personnels occupe symboliquement (et pacifiquement) chaque jour et chaque nuit quelques pièces de cet immense ensemble. Des banderoles colorées s'affichent sur la belle facade à colonnades du XVIIIe siècle pour protester contre l'annonce de l'implantation de la future Maison de l'histoire de France ici même. Et du côté du ministère de la Culture, on a fait de l'évacuation des lieux, un préalable à l'ouverture de cette exposition.
Toutefois, le dialogue n'est pas rompu. Entre le cabinet du ministre et les syndicats, les réunions se suivent et se ressemblent : une discussion positive a lieu, à la sortie, chacun semble confiant sur l'issue de cette affaire. Puis les choses s'enveniment : un compte-rendu jugé peu fidèle aux propos échangés, des garanties sur le maintien du minutier des notaires estimées peu crédibles... Résultat, le ton monte. La poursuite du mouvement a été votée. Des recours devant le tribunal administratif sont envisagés. La réunion de lundi a même débouché sur un préavis de grève aux archives nationales pour ce vendredi 28 janvier. Grève suivie ou grève pas suivie ? Difficile de le dire. Les lecteurs des Archives nationales sont dans l'incertitude. Quand aux visiteurs eux, ils relisent avec amertume le sous-titre de cette exposition qui n'ouvre pas : "Spectacles, fêtes et cérémonies aux XVIIe et XVIIIe siècles"...
Illustration : Projet d’embarcation pour le Grand, Canal de Versailles vers 1670, par Henri Gissey, Archives nationales – Paris
Les commentaires récents