Votre chronique familiale pour seulement 39,95 euros ! Cette offre alléchante, comprenant l’origine de votre nom et une liste de porteurs auxquels vous pouvez ajouter un arbre généalogique voire un blason, garde sa part de mystère.
Dès les premiers envois (en 2006), orchestrés par la Fondation généalogie et héraldique, plusieurs internautes ont émis des réserves. L'antenne quimpéroise de l’UFC-Que choisir diffuse une première mise en garde. "Nous avons reçu deux types de réclamation, souligne son président. La première concerne les délais de livraison : deux à trois semaines (selon nos informations, les clients concernés reçoivent un courrier leur indiquant de ce retard qui dépasse le délai indiqué "d’environ 8 semaines") et la seconde concerne la piètre qualité des chroniques, qui se résument à des listes non exploitables."
Le magazine 60 millions de consommateurs a mené son enquête. Le numéro de ce mois-ci donne un éclairage supplémentaire et reprend la chronologie de cette affaire. Cela commence aux Pays-Bas, où siège la maison mère, bien loin de la boîte postale de la société de domiciliation parisienne où sont adressées les commandes :
Dans ce pays, la même tromperie à la généalogie a sévi dans les années 90 à l’initiative d’un libraire de Rotterdam.
Les recherches généalogiques souvent erronées, provenaient apparemment d’une secte hollandaise. Et, en 1997, le libraire fut condamné. En 2001, le même procédé est utilisé en Belgique ; 800 personnes se porteront partie civile lors du procès qui se tint au tribunal correctionnel d’Anvers en 2004. Depuis une entreprise hollandaise a repris le business dans une bien plus grande ampleur. Elle inonde les boîtes postales britanniques, allemandes et françaises depuis 2006, sous la marque Fondation généalogie et héraldique, puis Fondation généalogie et blason en France.
Sous différents noms, cette opération de publipostage revient à intervalles réguliers. La direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes réexpédie les plaintes reçues à sa direction mosellane, en charge des litiges transfrontaliers avec les Pays-Bas. " S'il s'avère à l'analyse de la plainte qu'il s'agissait d'une affaire relevant du droit civil, il sera conseillé au consommateur de prendre contact avec le réseau des centres européens des consommateurs ", précise la DGCCRF. Ce réseau avise les citoyens de leurs droits en tant que consommateurs et facilite le règlement extrajudiciaire des litiges. Pour la France, ce centre se trouve à Kehl en Allemagne.
Difficile d’avoir plus d’informations du côté de la fondation, qui n’a pas donné suite à nos sollicitations. Elle dispose d’un numéro gratuit. Malheureusement, la boîte vocale nous annonce qu’il est impossible de prendre des commandes ou d’avoir des informations par téléphone : " Du à la complexité de la généalogie, nous pouvons répondre à vos questions uniquement par écrit. Envoyez-nous vos questions par télécopie ou par lettre. Nous ferons tout effort pour vous répondre dans les quatre semaines. "
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