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France 2 : Retour aux sources pour des Afro-américaines

Originaires de Philadelphie, Pamela, Kaisha et quatre de leurs amies s'envolent pour le Ghana. Pour un voyage bien particulier : elles ont économisé 3.000 dollars chacune pour s'imprégner de la terre de leurs ancêtres esclaves. Chaque année, 10.000 Afro-américains prennent ainsi la direction du continent noir. Marc Garmirian, de l'Agence Capa, a suivi le périple de ce groupe de jeunes femmes, pour proposer le reportage "Des Etats-Unis au Ghana, retour aux sources", diffusé ce jeudi soir dans Envoyé spécial (sur France 2) à partir de 20h35.

Du fort d’Elmina, point de départ de la traite, au coeur du pays, à travers les marchés et les villages, ces "touristes" remontent le temps à la découverte d’une culture qui leur est familière. Elles échangent leurs impressions avec des Américains qui ont fait le choix de s’installer ici, pour aider au développement local et se réapproprier une histoire confisquée par l’esclavage. "Si leur émotion et leur colère semblent profondes, rares sont ceux qui choisissent de revenir vivre en Afrique. Plus qu'un retour au pays, leur voyage marque la réappropriation d'une mémoire disloquée et enfouie", souligne Emmanuelle Skyvington, journaliste à Télérama (lire sa critique ici).

Il y a déjà cinq ans, Sabine Cessou s'était intéressé à ce phénomène pour les besoins d'un article publié dans L'Expansion. Une tendance confirmée depuis par le recours massif des Afro-Américains au test ADN pour déterminer leurs origines ethniques :

Avec ses anciens forts parsemés le long de la côte, le Ghana offre surtout un retour aux sources chargé d'émotions aux descendants des esclaves noirs. Construits entre les XV^e et XVIII^e siècles, ces édifices témoignent de l'ampleur prise par le commerce du « bois d'ébène ». Trois de ces châteaux, Saint Jago, Cape Coast et Elmina, ont été inscrits par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. [...] Les autorités ont tout fait pour favoriser un engouement qui n'est pas récent. William Edward Burghardt Du Bois, l'un des plus grands penseurs noirs des Etats-Unis, a choisi de s'installer en 1962 au Ghana, où il est mort et enterré. Lancé en 1994 par le révérend américain Leon Sullivan, un défenseur de l'avancement des Noirs, un sommet « africain/afro-américain », organisé chaque année au Ghana, a ranimé la flamme.

Des Etats-Unis au Ghana, retour aux sources, Envoyé spécial, France 2, jeudi 11 juin 2009 à partir de 20h35.

La généalogie de Liliane Bettencourt, par Jean-Louis Beaucarnot

Liliane Bettencourt, dont on parle beaucoup actuellement suite à ses prodigalités (lire les derniers échos de l'affaire ici), est comme on le sait la femme la plus riche de France, pour être à la tête de la troisième fortune nationale (selon le magazine Challenges). Une fortune qui dépasse aujourd’hui les 18 milliards d’euros et qu’elle la doit à son père.

Née à Paris en 1922, elle est en effet la fille d’Eugène SCHUELLER, un inventeur de génie qui avait mis au point, en 1907, un produit rajeunissant et absolument révolutionnaire pour l’époque, qui n’était autre qu’une… teinture pour cheveux. Il l’avait appelée Auréole, en référence à l’auréole dorée que l’on avait l’habitude de voir sur la tête des saints, avant de légèrement modifier son nom en L’Oréal. En 1909, il avait donc fondé la Société française de teintures inoffensives pour cheveux, qui devait, trente ans plus tard, prendre le nom de son produit phare, en devenant Société anonyme. Entre temps, Eugène Schueller avait épousé Louise DONCIEUX et avait vu naître leur fille unique, avant de devenir veuf.

Mais qui était –il ? Né à Paris, rue du Cherche-Midi, en 1881, dans l’arrière boutique de la boulangerie-pâtisserie de son père, Charles, un de ces Alsaciens qui avait opté pour la France en 1870, au lendemain de la défaite de Sedan. Il était alors venu à Paris, où il s’était marié, en 1875, avec Amélie Victoire DENISOT, loin de son village natal, Illfurth, au sud de Mulhouse, où il était né en 1848. Charles était le fils d’un cordonnier, Henri Schueller, et de son épouse, Agathe JOHANN.

C’est donc dans ce bourg alsacien que l’on trouve les racines de la femme la plus riche de France, avec les ancêtres Schueller, que l’on peut remonter au Centre départemental d’histoire des familles de Guebwiller jusqu’à Jean Schueller, marié en 1715 à Anne WOLF, et avec, parmi ses quartiers, les patronymes RENCKER, MULLER, ROESLE, BUSER, BRAUN…

Et les Bettencourt ? Liliane Schueller a épousé en 1950 André BETTENCOURT (1919-2007), futur ministre du Général de Gaulle, issu quant à lui d’une famille de l’Oise, où ses ancêtres exerçaient autrefois la profession de batteurs de blé dans la région de Gournay. Cette famille se dit issue du sieur de Béthencourt, chambellan du roi Charles VI et conquérant des îles Canaries, dont il avait été proclamé roi en 1402. Elle serait alors apparentée – de très loin – à celle d’Ingrid Betancourt, qui en descend de façon manifestement plus certaine.

Cela dit, les généalogistes connaissent souvent, sans le savoir, la fille de Liliane Bettencourt-Schueller,Françoise Bettencourt-Meyers, pour avoir lu son livre, paru voilà une dizaine d’années,et consacré à l’étude de la généalogie d’ancêtres très particuliers : les dieux grecs… Par contre, qui aurait des tuyaux sur les Doncieux et les Parisot, ou encore sur les Bettencourt, au-delà de 1850 ?

Un grand merci à Doris Freitag, du CDHF, nouvel directrice de cet établissement alsacien.

 

(c) Fondation Bettencourt Schueller

La bibliothèque de la Fédération sur FranceGenWeb

Bénéficiant d'un espace plus grand, la Fédération française de généalogie (FFG) avait profité de son déménagement en proche banlieue parisienne (un petit rappel de l'inauguration ici) pour ouvrir un centre de documentation spécialisé, composé de livres, brochures et revues (plus de 10.000 numéros au compteur) collectés depuis sa création. Mais, un peu plus de deux ans plus tard, le public se fait désirer : "Malgré trois jours d’ouverture par semaine, la fréquentation ne correspond pas à nos espérances, constate la FFG. La consultation stagne, il nous faut réfléchir au moyen de valoriser notre fonds par la mise en ligne du répertoire des articles disponibles dans les revues déposées." Et pour cela, la Fédération vient de signer un accord avec FranceGenWeb, l'une des associations fédérées.

Outre son manque de notoriété, ce centre de documentation souffre à la fois de son éloignement du coeur de la Capitale (tout en étant bien servi par le réseau du métro) et de l'existence d'une mosaïque de bibliothèques en Province, alimentées par les cercles locaux. A Paris même, il subit la concurrence de la France généalogique (qui vient de s'installer dans de nouveaux locaux). Les lecteurs, orphelins de la Bibliothèque généalogique (qui ne dispose au mieux que d'une journée de permanence au Caran - avec un système de réservation très contraignant - depuis qu'elle a fermé sa salle de lecture) ne se sont pas pour autant reportés sur le centre de documentation de la Porte de Pantin.

Grâce à la convention signée avec FranceGenWeb, la FFG espère offrir une véritable vitrine à son fonds documentaire. Le répertoire est ainsi intégré à la nouvelle mouture de BiblioGenWeb : les 6.000 livres et brochures y sont déjà indexées ; un travail similaire à partir des sommaires des bulletins et revues spécialisées est en cours (pour cela, un appel à contribution est lancé). Chaque référence indique la nature de l'ouvrage, son auteur, sa localisation et, le cas échéant, sa côte. Le lecteur peut ainsi préparer en tout sérénité sa recherche, avant de gravir les 22 étages de la Tour Essor, nouveau siège de la FFG et de son centre de documentation.

Répertoire du centre de documentation de la FFG à découvrir sur BiblioGenWeb : http://www.francegenweb.org/~biblio/

Photo : Signature de la convention entre le président de la Fédération française de généalogie, Michel Sémentery (à gauche), et son homologue de FranceGenWeb, Guillaume Roelly (à droite), en présence de Claude Renard, responsable du centre de documentation et contributeur actif de BiblioGenWeb. (c) Jean-Yves Houard.

Lalique, Haviland, Burty : portraits de famille

A partir de correspondances, témoignages et documents photographiques rares, les auteurs (dont la petite-fille de René Lalique et de Charles Edward Haviland) retracent la saga familiale des Lalique-Haviland-Burty. A travers sept portraits, nous nous plongeons dans une dynastie d’artistes ayant contribué à écrire une page de l’histoire et du goût français.
Sont évoqués le verrier et bijoutier René Lalique, le porcelainier Charles Edward Haviland, l’artiste-décorateur et créatrice de costumes et décors de la Comédie-Française Suzanne Lalique (fille de René), son époux Paul Burty Haviland (fils de Charles) un des pionniers de la photographie pictorialiste américaine, le peintre Frank Haviland (frère de Paul), et l’arrière-grand-père de l’auteur, Philippe Burty, célèbre critique d’art et introducteur du japonisme dans les arts décoratifs.

Un album de famille de plus de 140 images provenant d’archives privées permet de rentrer dans l’intimité de cette famille, laquelle est dévoilée sans dissimulation (difficultés conjugales, drames, suicide) par la descendante. Elle explique également les luttes d’influence, les revendications et les rejets qui agitaient ces familles d’artistes industriels.
L’ouvrage est bilingue et contient un chapitre sur les notes biographiques des personnes cités. Au final, un très bel ouvrage grâce aux documents, une description du monde des créateurs de luxe saisissante et un très beau témoignage familial à partir de souvenirs d’une dame de 85 ans.

"Lalique, Haviland, Burty : portraits de famille" de Nicole Maritch-Haviland et Catherine de Léobardy, Les Ardents Editeurs, mars 2009, 32 euros.