La question récemment évoquée ici des enfants adoptifs de Marie-Antoinette ayant manifestement rencontré pas mal de succès, j’ai pensé intéressant de soumettre un deuxième cas à la sagacité des passionnés de généalogie, prêts à venir en aide aux historiens. Il s’agit de la question posée par un récent ouvrage, intitulé Napoléon breton ?, signé d'Hervé Le Borgne et publié aux éditions Keltia Graphic.
Sa problématique est simple. Un travail d’érudition, mené voilà quelques dizaines d’années, a mis à jour une curieuse hypothèse, selon laquelle Napoléon ne serait pas né en Corse, mais dans un petit village du Finistère. De prime abord, elle apparaît évidemment saugrenue. Mais ses auteurs développent pourtant plusieurs arguments qui, à les considérer, me semblent appeler réflexion – ou plutôt étude.
Selon eux, l’empereur n’aurait pas été le fils de Charles Bonaparte et de Laetitia Ramolino, pour être né d’une relation de cette dernière avec le Général-Comte de Marbeuf, que Louis XV avait nommé gouverneur de la Corse. Le général-comte avait alors 58 ans et « Madame Mère » 19, mais qu’importe la différence d’âge, plusieurs des arguments avancés n’en sont pas moins intrigants :
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l’enfant serait né à Sainte-Sève, près de Morlaix (29), en 1771 et non en 1769. Voilà justement qu’à Sainte-Sève, les pages des registres des baptêmes de l’époque auraient comme par hasard été arrachées sous l’Empire. D’où une première question : manquent elles dans les deux collections ?
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le baptême « officiel » de Napoléon, en Corse, aurait été célébré non pas dans les trois jours suivant la naissance, comme l’imposait alors très fermement l’Eglise, mais près de deux ans plus tard : né le 15 août 1769, il ne sera baptisé que le 21 juillet 1771 ;
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enfin – détail que tout généalogiste saura apprécié – on trouverait curieusement à Sainte-Sève, plusieurs filles – toutes bien bretonnes et sans une goutte de sang corse – qui auraient alors reçu le prénom totalement étranger là-bas de Laetitia, ce qui pourrait très classiquement s’expliquer par la présence alors au château du lieu, d’une porteuse de ce prénom.
Bref, le doute fait lentement son chemin et la question me semble mériter d’être creusée. Des passionnés de généalogie, travaillant dans le Finistère ou en Corse, auraient-ils envie d’aller voir ces indices de plus près ?
Bonjour,
S'inspirant d'autres sources (Historia d'aout 1966 - la légende n'est pas neuve), Pierre Cresté arrivait à des conclusions identiques en septembre 2008 dans un article publié par la philatélie Vannetaise et en ligne sur son site.
Bien cordialement,
Philippe Steff
Rédigé par : Philippe Steff | 11 novembre 2009 à 16:55
Après la lecture de cet article qui m'as fait sourire , j'ai tapé "napoleon breton" sur Google ,et j'ai trouvé quelques pistes interréssantes .Je ne pense pas que les Bretons veulent de cet heritage encombrant .
Rédigé par : pierre | 13 septembre 2009 à 12:26
moi qui croyait NAPOLEON américain !!!!
Rédigé par : jacques | 12 août 2009 à 22:37
Encore un qui veut se faire du pognon sur le dos de l'Empereur !! Lamentable que l'on puisse faire la pub pour ce genre d'ouvrage !!
Rédigé par : Luc SENTI | 28 juillet 2009 à 11:01