GénéInfos

L'état civil du Calvados est en ligne, mais c'est payant...

Les Archives départementales du Calvados avaient bien préparé leur coup... Depuis de nombreuses semaines, la décision avait été prise de mettre en ligne les documents numérisés de ce département. Et de rendre payante la consultation du contenu le plus prisé des généalogistes : l'état civil et le cadastre ! Et pas moyen de râler, de pétitionner ou de récriminer : le mal est fait, tout est en ligne ici. Le Calvados devient ainsi le troisième département français (après la Savoie et la Meurthe-et-Moselle) à faire payer un service proposé gratuitement par 50 autres départements... Et attention, avec des tarifs à faire dresser les cheveux sur la tête : jusqu'à 200 euros pour l'année ! Certes, il est peu probable que des généalogistes choisiront ce tarif (même des chercheurs d'héritiers préfèreront régler leur journée à l'unité) et préféreront s'acquitter d'une redevance de 2 euros pour deux jours ou 6 euros pour 7 jours. 

Notez quand même la présence d'un îlot de gratuité au milieu de cet océan de redevance : les AD14 autorisent la consultation de 3 vues gratuites avant d'exiger le paiement et tous les documents ne sont pas payants : les délibérations municipales, les cartes et plans et les cartes postales et photographies restent gratuits. Et pour être complet sur la question, les archives départementales ne se privent pas de souligner que tout cela est gratuitement accessible en se rendant dans la salle de lecture de Caen...

Une fois la pilule "état civil" avalée et votre abonnement réglé, sachez que le site est très complet : on y trouve l'ensemble des registres paroissiaux et d'état civil, ainsi que les tables décennales des communes, soit près de 3 millions d'images. Elles proviennent des collections communales complétées par celles des greffes des tribunaux, du XVI^e siècle jusqu'à la fin du XIX^e siècle. Le registre le plus ancien du Calvados date de 1526 pour les actes de baptême de Mittois. Ne cherchez pas la collection du greffe de Falaise, elle a été détruite en 1944. 

L'interface de consultation est désormais bien connue et parfaitement fonctionnelle, celle de la société Archimaine. Une recherche cartographique est possible. Tout cela ne semble pas définitif, les Archives départementales annoncent étudier la mise ne ligne d'une nouvelle présentation du site, de nouveaux fonds et d'outils de recherche en ligne.

La boîte de généalogie (Larousse) ou la valise généalogique (Geneacity) ?

La généalogie se met en boîte ! Cédant à une nouvelle mode éditoriale, deux éditeurs proposent chacun un produit original.

Tout d’abord, Larousse nous offre sa Boîte de généalogie, au format quasiment de poche ! Elle contient 100 cartes/fiches à remplir : toutes les informations nécessaires (état-civil, enfants, frères et sœurs, métier, diplômes…) ; à cela s’ajoute quatre intercalaires permettant de ranger et classer ses fiches selon le principe de la généalogie ascendante (ascendants paternels et maternels, collatéraux paternels et maternels) ; et un livret explicatif intitulé « mini-guide de la généalogie » (vraiment mini !) : comment utiliser et remplir les fiches, une introduction à la généalogie (numérotation, modes de représentation, liens et degrés de parenté), quels documents chercher, où et comment chercher, et des annexes (signes, logiciels, Gedcom, glossaire, adresse). Au final, un produit ludique et joli (rapport qualité/prix excellent) destiné au très grand public débutant.

GeneaCity a créé La valise généalogique, plutôt destiné à un public déjà averti. Ici le packaging est moins « classieux » que chez Larousse. La valise contient : un support de fiches réalisé dans une matière écologique (c’est à la mode), un perforateur pour vos fiches, un arbre linéaire de sept générations, en cadeau un arbre de cinq générations imprimé d’après une gravure à la plume et à l’encre de chine exécutée par Jean-Pierre Tissandier, et surtout un CD rom contenant tous les modèles de fiches nécessaires à vos recherches (mariage, naissance, décès, descendance, ascendance), fiches habituelles pour ceux qui connaissent les produits de cet éditeur. L’idée est séduisante et s’adresse aux nostalgiques des fiches et donc réfractaires aux logiciels (et il y en a encore). Bémol : le prix élevé par rapport au packaging proposé, peut-être aurait-il fallu développer le côté « valise-pratique » (avec des « outils-sources ») pour le généalogiste en vadrouille aux archives.

• La boîte de généalogie, Larousse, 2009, 12,90 €
• La valise généalogique, GeneaCity, 2009, 35 €

A quoi ressemble le généalogiste sur Internet ?

Les généalogistes anglais sont "des fous en costume d'époque qui entendent des voix dans leurs tête et qui sont hantés par leurs ancêtres", alors que leurs cousins américains "ont tous un ancêtre héros de la Grande Guerre. Et pas un poilu non, un aviateur..." Cet étrange portrait n'est pas le résultat d'une étude sociologique, mais simplement l'amusante analyse que Monsieur Mouton tire des films promotionnels diffusés par Ancestry, avant de s'interroger sur le probable contenu d'une version française...

De plus en plus de chercheurs d'ancêtres arrivent à la généalogie par Internet. L'image véhiculée via ce média est donc primordiale. Ancestry l'a bien compris : outre les deux petits films déjà cités, le site américain diffuse des portraits très soignés de généalogistes (et de leur ancêtre fétiche), à l'image de celui consacré à Alton Woodman (à visionner ci-dessous). Il rappelle étrangement un magnifique portrait d'une généalogiste française réalisé il y a un an dans le cadre du programme Human Network de Cisco (à découvrir ci-dessous). Cette bourlingueuse - comme elle se définit - raconte sur son blog les six heures de tournage nécessaires pour réaliser cette minute généalogique. 

CISCO_Genealogie_100608
envoyé par bourlingueuse. - Les grands événements de la vie de famille en vidéo.

Et cette image positive est d'autant plus importante en cette période où Ancestry émet 4,1 millions d'actions sur le marché boursier américain, comme le rappelle M. Mouton sur son blog.
NotreFamille.com a déjà franchi le pas depuis plusieurs mois. Cette société, réputée pour son ambition généalogique (après le rachat de SWIC, l'hébergement des relevés d'un grand nombre d'associations, Genealogie.com développe une section d'archives en ligne avec des documents originaux), investit en parallèle la sphère féminine. Parmi ses dernières affaires, elle vient d'acquérir MediaDico pour 750.000 euros.
A cette occasion, NetEco est largement revenu sur l'histoire de l'homme à l'origine de cette success story. Plus ingénieur que généalogiste, Toussaint Roze explique que le véritable chercheur d'ancêtres de la famille, c'est son père : il avait accepté d'offrir un ordinateur à son fils, à la seule condition qu'il lui élabore un programme informatique pour enregistrer l'arbre familiale. Même si le propos n'est pas forcément destiné aux généalogistes, mais davantage aux actionnaires et partenaires, il n'en donne pas moins un visage complémentaire de cette noble passion.

Source de la vidéo : Mobinaute

Quand les Archives déclarent la guerre aux champignons

Les champigons aiment les sous-bois d'automne... et les magasins d'archives. L'actualité nous rappelle régulièrement que les documents entreposés ici depuis des siècles sont malheureusement bien fragiles (lire à ce sujet nos récentes notes sur les Archives de l'Ain et du Bas-Rhin) et exigent de nombreuses précaution dans leur manipulation et leur conservation.

Benoît Pedretti, responsable du service sarthois, a dû faire face à ce type de problème. Après deux ans de traitement, il vient d'autoriser la communication de fonds attaqués par des micro-organismes tels des archives fiscales ou judiciaires, des actes notariés... La chaîne locale Canal 32 s'est récemment intéressé à ce travail en coulisses (reportage diffusé à la mi-octobre).

En cause : "l'humidité des boîtes et le mauvais système de gestion du froid". Comment y remédier ? "Désacidifier les documents et les déshimidifier à l'oxyde d'éthylène". C'est un des nombreux "Conseils en cas de contamination des moisissures" préconisés par la Direction des Archives de France. A coup sûr, à la lecture de ce document - technique mais fort intéressant - (consultable en ligne), vous ne regarderez plus les documents d'archives d'un même oeil...

Des moisissures aux Archives départementales de l'Ain perturbent la communication

C'est un article un peu alarmiste du Progrès qui nous a mis la puce à l'oreille. Depuis le 18 septembre, des moisissures contraignent les Archives départementales de l'Ain à retirer certains fonds de la communication au public. "Il s'agit d'une mesure de précaution prise à titre temporaire", explique t-on aux AD, "seules certaines séries sont touchées et cela ne remet pas en question l'accueil des lecteurs". La salle de lecture reste donc ouverte contrairement à ce que l'article du journal local laisse entendre. Toutefois, certaines séries ne sont plus consultables. La plus gênante aux yeux des généalogistes est la sous-série 3E, regroupant l'ensemble des actes des notaires. La mesure de non communication touche aussi l'état civil, mais rappelons que les AD de l'Ain proposent cette même série numérisée sur leur site.

Les champignons se trouvent présents sur certains registres et par mesure sanitaire, bloquent la communication des autres liasses situées dans les mêmes magasins. Il s'agit des fonds privés, d'une partie du cadastre, d'une petite partie l'enregistrement, des registres d'inscription des hypothèques, de certains fonds des hôpitaux et de toute la série Justice, par précaution.

Les AD ne se montrent pas inquiètes pour l'avenir des documents eux mêmes : le problème a été provoqué par une climatisation défectueuse qui a fait monter de manière importante le taux d'humidité, favorisant le développement des champignons. Les documents touchés sont en cours de traitement, les autres, sur place, ont vu leur taux d'humidité revenir à la normale. Seule la durée de perturbation ne peut être prévue. Les AD s'engagent toutefois à proposer des solutions alternatives si possible à toutes les demandes formulées et non satisfaites. Ainsi, de nombreux lecteurs se sont vus redirigés vers les registres d'hypothèques qui contiennent bien souvent la transcription des actes passés devant les notaires. En cas d'urgence administrative (règlement d'une succession, recherches judiciaires, etc), mais seulement dans ce cas, les AD envisagent de sortir les documents touchés et de les photocopier pour les professionnels demandeurs.

Le Dictionnaire de l'Ancien Régime du royaume de France

Jean-Marie Thiébaud, ancien président de la Fédération française de généalogie, consacre son dernier ouvrage au vocabulaire de l’Ancien Régime (du Moyen-Âge à la Révolution). De par son expérience, il lui est paru nécessaire d’éclaircir le contenu des textes anciens afin de mieux appréhender la complexité d’une société très codifiée. Aux mots disparus ou dont le sens a évolué au cours des siècles s’ajoute la difficulté des termes juridiques.

Partant de la Franche-Comté (sa région natale), il étend son étude à toutes les provinces du royaume de France, indiquant la spécificité des termes propres à une province, une ville, etc. De plus, un même mot pouvait avoir des significations différentes selon les régions, le type de document par exemple. A travers 3.168 entrées, ce Dictionnaire de l'Ancien Régime du royaume de France aborde le vocabulaire des « institutions, mœurs, termes juridiques et religieux, vieux français, noblesse, féodalité, mainmorte, art de la guerre, armes et armures, duels, vêtements, mesures, métiers, bourreaux et tortures, sages-femmes et accouchements, superstitions, maladies, monnaies, provincialismes, généalogie, us et coutumes ». Pour les termes d’héraldique, il renvoie à son Dictionnaire des termes du blason. Très bonne bibliographie sommaire.

Un dictionnaire moins complet que le Dictionnaire du monde rural de Marcel Lachiver, moins détaillé que le Dictionnaire de l’Ancien régime établi sous la direction de Lucien Bély, mais amplement suffisant comme outil pour le généalogiste. Très bon rapport qualité-prix.

Dictionnaire de l’Ancien Régime du royaume de France, par Jean-Marie Thiébaud (éditions Cêtre, 2009), 23 €.

Vidéo et généalogie : cela ne date pas d'hier !

Un clin d'œil sur les archives de l'Institut National de l'Audiovisuel nous permet de constater que la généalogie est un sujet traité par les médias TV depuis déjà de longues années. Prenez la généalogie à l'école : en 1987, la troisième chaîne consacrait tout un reportage sur les chercheurs d'ancêtres en culotte courte de Montfermeil. Délicieusement rétro, non ?

retrouver ce média sur www.ina.fr

Et puisque nous parlons de vidéo, nous ne résistons pas à cette publicité très vroum-vroum, ou un célèbre constructeur de voitures de sport invoque la généalogie de la marque pour vanter les mérites de son dernier modèle. Un bien bel arbre écologiquement peu correct mais généalogiquement irréprochable...

Portes ouvertes dimanche aux AD 67

Avec "Venez découvrir votre généalogie en 3 clics", les AD 67 organisent une belle opération de communication. A l'occasion de la mise en place de l'état civil numérisé, les archives départementales du Bas-Rhin organisent une journée portes ouvertes exceptionnelle dimanche 25 octobre de 13h à 18h. En effet, votre généalogie alsacienne en 3 clics (ou presque), c'est effectif depuis ce matin jeudi 22 octobre dans la salle de lecture de la rue Fischart. Et chacun va donc être invité à découvrir les nouveaux outils de recherche. Finis les microfilms, il est désormais possible de consulter sur écran l’ensemble des registres paroissiaux catholiques et protestants du XVIe à la fin du XVIIIe et les registres d’état civil de 1793 à 1902, ainsi que les registres de prise de nom par les Juifs (1808). Tout cela se fait sur 14 postes informatiques dont 5 avec écrans tactiles. Une vraie révolution à Strasbourg ou il fallait attendre parfois plusieurs semaines qu'un lecteur de microfilms se libère avant d'entamer la première recherche !

La mission de numérisation qui vient de s'achever a été de grande ampleur, se plaisent à souligner les AD. Les 3 millions de vues remplacent avantageusement les 6.300 bobines de microfilms. Il a fallu 5 ans pour en venir à bout pour un coût total de 941.292 €, soit la coquette somme de 0,31 € la vue numérisée. Un bel investissement en argent et en temps : jusqu’à 10 personnes ont été mobilisées aux Archives départementales et 8 à la Direction des systèmes d’information. Et ce n'est pas fini, car le programme de numérisation a été élargi à d’autres sources nominatives comme les recensements de population et au fichier des Alsaciens ayant dû, en 1871, opter pour la nationalité française (les optants).

Dans le Bas-Rhin, les généalogistes représentent environ 60 % de lecteurs. Actuellement 43 % des de mandes de communications portent sur l'état civil et les registres paroissiaux. En 2008, la salle de lecture de Strasbourg a accueilli 1.462 lecteurs, soit un accroissement respectif par rapport à 1960 de 770%  ! Deux étapes sont cependant attendues avec ilpatience par les généalogistes : l'ouverture de la nouvelle salle de lecture et la mise en ligne sur Internet de tout l'état civil. Dans les deux cas, il va falloir attendre 2011.
Photo : Jean-Luc Stadler, Conseil Général du Bas-Rhin.

Le poste de directeur des archives de France disparait le 1er janvier 2010

Le projet était en l'air depuis de nombreuses semaines, provoquant l'inquiétude dans les couloirs des archives, une manifestation devant l'Hôtel de Rohan et même une pétition. Mais rien ne semble devoir arrêter la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP). Le poste de directeur des Archives de France, dont l'actuel titulaire est Martine de Boisdeffre va disparaître de l'organigramme le 1er janvier 2010. Les syndicats en avaient eu la confirmation au début septembre, au moment des Journées du Patrimoine. Mais cette fois-ci, la mesure est actée officiellement dans le rapport parlementaire du député Gilles d'Etorre sur l’optimisation des dépenses publiques et la suppression des structures publiques inutiles. La direction des archives de France est donc fondue dans une direction générale des patrimoines, compétente en matière d’archives, de musées, d’architecture et de patrimoine.

Dans son rapport, le député prend acte "avec satisfaction" de la décision de Frédéric Mitterrand qui entrera en vigueur le 1er janvier 2010 et "son souci d’éviter tout traumatisme chez les personnels". On apprend ainsi que les futurs directeurs généraux devraient être épaulés, dans un premier temps, par des directeurs adjoints nommés en conseil des ministres. Ainsi le futur directeur général du patrimoine devrait être assisté d’un directeur chargé des archives, d’un directeur-adjoint chargé de l’architecture, d’un directeur-adjoint chargé des musées et d’un chef de service chargé du patrimoine.

La lecture de ce rapport se révèle finalement assez surprenante. On y apprend que "l’économie attendue des seules restructurations est relativement modeste". La réforme obéit plutôt à une logique de cohérence des politiques à mettre en œuvre. Elle vise également au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux décidé par le Président de la République. La seule direction générale de l’architecture et du patrimoine devrait passer de 533 agents à 435 en 2011. On ne connaît pas encore le sort de "feue" la direction des archives. Et surtout, le rapporteur estime "qu'il serait évidemment particulièrement fâcheux qu’au-delà de cette phase transitoire, les regroupements en directions générales cachent le maintien des mêmes bureaux et des mêmes effectifs et ne soient finalement qu’un simple affichage". Les nominations aux nouveaux postes par le Conseil des ministres vont sans doute être très surveillées...

Montpellier : pose de la première pierre des futures AD

A Montpellier, le projet Pierres Vives commence à prendre corps. Ce mardi 6 octobre, l'architecte vedette Zada Hadid a posé la première pierre du futur bâtiment "des savoirs et du sport". Car Pierres Vives abritera un curieux mélange de services, composé des archives départementales, de la bibliothèque du département et de l'office du sport. Et comme dans l'Hérault, on n'aime pas faire les choses à moitié, l'élégant bâtiment a été confié à une diva de l'architecture, pour un montant global de 125 millions d'euros, dont 77,5 "seulement" seront à la charge du département. Même si rien n'est comparable, les observateurs ne peuvent s'empêcher de faire le rapprochement avec le coût de la construction des futures archives du département voisin du Gard, évalué à "seulement" 17 millions d'euros...

Les esprits fins noteront avec intérêt la justification du coût élevé de la construction : « (...) en période de crise, ce que fait le conseil général, donner au citoyen quelque chose qui durera longtemps, est primordial », explique l'architecte au quotidien Midi-Libre. Quant aux généalogistes locaux, qui n'en demandaient pas tant, ils préfèrent garder un silence gêné, ayant été jusqu'ici plutôt bien traités : la salle actuelle est parfaitement fonctionnelle (mais la capacité d'accueil de nouvelles archives arrive à saturation, toute comme celle de la bibliothèque départementale de prêt) et les archives de l'état civil de l'Hérault sont en ligne gratuitement sur un site remarquable d'efficacité...