GénéInfos

Des autochromes au Kodachrome

Les vacances d'été approchent à grand pas, les visites dans les greniers aussi ! Et peut-être aurez vous la chance de tomber sur une malle remplie d'autochromes. Vous ne savez pas ce que c'est ? Pas de problème, pour tout savoir de ce procédé de photographie en couleur inventé il y a exactement 100 ans par les frères Lumière, rendez vous sur le site Internet spécialement lancé pour célébrer ce centenaire : www.autochromes.culture.fr. Il s'agit d'un site officiel du ministère de la Culture, doté d'un contenu scientifique et d'excellentes descriptions. Attention, les autochromes de la malle de votre grenier, si vous en découvrez, doivent être en sale état. Le procédé utilisait en effet la technique de la plaque de verre recouverte de grains de fécule de pommes de terre colorés en violet, vert et orangé...
Soyons réalistes avec cette histoire de malle, vous avez quand même plus de chances d'y découvrir des photos utilisant le procédé Kodachrome. A l'occasion, vous pourrez également essuyer une petite larme de nostalgie, car la société Kodak a annoncé le 22 juin dernier la fin de la production de cette pellicule. Souvenez vous, cette pellicule au contraste et aux couleurs bien saturées a été la plus vendue au monde. Elle a bien sûr été vaincue par KO par le numérique, après 74 ans de bons et loyaux services. Ce serait bien un monde que vos grands-parents et arrière-grands-parents n'aient pas été immortalisés en Kodachrome...

TF1 : A la recherche des héritiers perdus

Un joli pactole à partager entre plusieurs anonymes : c'est ce genre de scène, irriguée de bonheur, que le petit écran aime à donner (et redonner) aux téléspectateurs. Ce sera encore le cas sur TF1, ce samedi 27 juin 2009 à 13h30, dans son magazine hebdomadaire "Reportages". N'espérez pas voir, encore une fois, une brochette de gagnants du loto, ne sachant que faire de leurs millions. Les journalistes ont préféré s'intéresser au métier de généalogiste successoral, à la recherche des héritiers perdus (regardez la présentation et la vidéo ici).

Ils ont ainsi accompagné cinq professionnels, dans leurs différentes démarches : mandat du notaire pour entamer les travaux, déplacement sur place, consultation des documents d'archives, interrogation des voisins... Avec les aléas et les anecdotes de rigueur. Selon TF1, "chaque année 10.000 personnes meurent sans héritier connu. 95 % des recherches aboutissent. Dans le cas contraire, l'héritage va à l'Etat". Après impôt, le généalogiste successoral reçoit 30 à 40 % de la somme en jeu.
L'un des protagonistes, Jean-Noël Védère (de l'étude généalogique de Gascogne), est devenu un spécialiste des médias. La caméra l'avait déjà suivi pas à pas il y a deux ans. Une expérience plutôt positive, selon l'intéressé : "La profession de généalogiste successoral a été enfin démystifiée par les journalistes. J'exerce un métier qui n'a pas de réputation. Par chance, l'émission tournée en 2007 nous a aidés à entrer pleinement dans la lumière" (extrait de l'article publié dans l'édition gersoise de Sud-Ouest le lundi 25 mai 2009).

Radio : la dernière semaine de la minute généalogique

On arrive à la troisième et dernière session de diffusion du programme quotidien intitulée "Mon histoire, ma famille... la minute-info de généalogie". Cette semaine, une trentaine de radios ont programmé les cinq modules réalisés par Seprem Productions et financés par Ancestry (plus d'infos dans la note du 12 juin 2009).

Pour guider les auditeurs, on retrouve le psychanalyste Serge Hefez et Carène Rabilloud, historienne et généalogiste. Pour ceux à qui cela aurait échappé, voici un bref panorama des chroniques diffusées cette semaine :

• lundi 22 juin : "Aux arbres citoyens ! Ou pourquoi il est important d’un point de vue sociétal de retrouver", avec Serge Hefez (cliquez ici) ;

• mardi 23 juin : "On a tous un prince ou un pendu dans ses ancêtres, c’est vrai ?", avec Carène Rabilloud (cliquez ici) ;

• mercredi 24 juin : "Une famille en or ou l’héritage miraculeux de l’oncle d’Amérique : la généalogie peut permettre quelquefois de retrouver ses « très chers » parents et de toucher le gros lot", avec le témoignage de Sonia Vermont. (cliquez ici) ;

• jeudi 25 juin : "Tordre le coup à quelques idées reçues", avec Carène Rabilloud (cliquez ici) ;

• vendredi 26 juin : "Madonna et Céline Dion seraient cousines ? Sarkozy viendrait de la noblesse hongroise ?... On refait pour vous l’arbre des grands de ce monde !", avec Carène Rabilloud (cliquez ici).

Les communes restaurent aussi leurs archives

C'est tout à l'honneur d'un pays comme la France de conserver (et de communiquer) des archives, véritable témoignage des petites et grandes histoires des années et siècles passés. Encore faut-il qu'elles soient en bon état. Les Archives départementales consacrent une partie de leurs crédits et de leur personnel à la restauration des vieux documents, travail qui s'effectue en coulisses et qui, de ce fait, n'est pas toujours apprécié à sa juste valeur. Les communes contribuent également à cet effort, à l'image d'Hennebont, cité morbihannaise de 14.000 habitants.

La ville vient de confier six registres paroissiaux à Ghislène Lesvigne et Christodoulos Florentis, de l'atelier Pergamena, petite société locale spécialisée dans ce domaine. Le site Internet du quotidien Le Télégramme nous détaille la façon dont ils vont opérer : 

Le papier est très sali par la poussière et l'encre et les reliures sont en mauvais état aussi. Il faudra donc les démonter, les nettoyer avant de procéder au gommage et à la désacidification des feuillets. Puis une reluire neuve sera posée et un étui adapté aux dimensions des registres sera réalisé. Le coût de cette restauration, (5.621 €), est subventionné par le conseil général.

Depuis dix ans, Hennebont a ainsi restauré 65 registres paroissiaux, trois registres d'état civil, un registre de tables décennales, un registre de matrices cadastrales, le cadastre de 1835 et le plan d'alignement de 1838. Dans les mois à venir, quatre registres de délibérations municipales devraient bénéficier du même sort.

Un comité d'accueil pour le nouveau ministre de la Culture

A en croire les unes de la presse et les nombreux commentaires postés sur la Toile, en ce lendemain de remaniement, l'arrivée de Frédéric Mitterrand au ministère de la Culture est un évènement... rien que dans la façon dont cette nomination a été annoncée. Une fois l'euphorie passée, le nouveau locataire de la rue de Valois devra s'attarder sur les quelques dossiers laissés en suspens. Pour lui faciliter la tâche, Le Figaro lui a en concocté une petite sélection : Hadopi, droit d'auteur et Internet, audiovisuel public, intermittents, gratuité des musées, conseil de la création artistique...

Citons également l'épineuse question de la réorganisation du ministère, dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (lire notre note à ce sujet ici). Le ministère est en retard sur ce projet (selon le rapport d'étape publié en mai). Il devrait conduire, à terme, à l'intégration de la direction des Archives de France dans une grande direction générale des Patrimoines. Avec des économies... et une suppression de postes à la clef. Les archivistes se mobilisent depuis plusieurs mois contre ce qu'ils estiment être une "disparition" (lire à ce sujet le récent communiqué de presse de l'Association des archivistes français). Ce jeudi 25 juin 2009, des syndicats des Archives de France appellent à une grève reconductible (par conséquent, le Caran devrait être perturbé, voire fermé), tandis que leurs homologues du ministère invitent à un rassemblement à 12h. Joli comité d'accueil en perspective pour le nouveau ministre ! Voici un extrait des griefs :

Nous savons maintenant que c’est lors du Comité technique paritaire ministériel (CTPM) du 3 juillet prochain que sera scellé le sort du ministère de la Culture, donc de la DAF, et que seront "validés" contre l’avis des organisations syndicales les décrets et arrêtés de réorganisation. Il est donc aujourd’hui impératif de nous mobiliser tous ensemble pour exiger le maintien de la DAF, le maintien de l’organisation actuelle du réseau des services publics d’archives et le renforcement de son personnel statutaire.

L'arrivée de Frédéric Mitterrand n'a rien à voir dans cette affaire. Cette mobilisation était annoncée bien avant : les organisations syndicales avaient choisi le 25 juin correspondant au jour initialement fixé pour poser la première pierre du nouveau centre des archives de Pierrefitte-sur-Seine, en présence de François Fillon et de la ministre de la Culture. Mais "compte-tenu des changements, c'est reportée a une date ultérieure". Un évènement a chassé un autre évènement.

(c) Didier Plowy/MCC

MAJ 25/06/09 : Ce jour, plusieurs centaines de manifestants ont réclamé un retrait de la RGPP devant la direction centrale du ministère de la Culture. Pour signifier la répercussion de la suppression des 249 emplois, des hommes et des femmes, habillés d'un tee-shirt noir, arboraient une cible sur le torse. En raison de la grève du personnel, le Caran était fermé.

Bientôt un Gallica plus fluide ?

Gallica pourrait bientôt devenir encore plus fluide et devrait permettre à terme de lire les ouvrages numérisés de gauche à droite et non de haut en bas, comme c'est le cas actuellement. Sans savoir si cette technologie sera adoptée ou non, le blog de Gallica nous montre une expérimentation de la technologie Flash pour feuilleter les livres numérisés en PDF. Car le manque de fluidité de la lecture est un reproche souvent formulé par les utilisateurs, peu habitués à manier directement les fichiers PDF actuellement mis en ligne par la BNF.

Aussi la Bibliothèque nationale de France a passé un accord avec la société Publication3D pour expérimenter sur son propre site la visualisation de 20 textes provenant de Gallica au format Document Virtuel en ligne. Et le résultat est à la hauteur de toutes les espérances. Le Flash et les technologies de type Flipbook permettent une lecture souple et fluide, car ils reposent sur une petite astuce de développeur : lorsqu'un lecteur demande à visualiser une page d'un livre, le serveur lui envoie en mémoire la page d'avant et la page d'après, si bien que les pages se tournent beaucoup plus rapidement...  même si le temps de téléchargement est au départ un peu plus long.
Pour vous faire une idée, allez directement sur le site de la société feuilleter parmi les 20 livres passés à la moulinette Flash, le journal La Croix du 22 avril 1884, Une histoire d'amour entre George Sand et Alfred de Musset par Paul Marieton (1897), le Café de journalistes sous Napoleon III, par Philibert Audedrand (1888) ou plus réjouissant encore, la Doctrine de Conficius ou les quatre livres de philosophie morale et politique de la chine, par G. Pauthier (1921)...

Le fonds Arfido aurait le don d'ubiquité...

Si Arfido ne vous dit rien, peut-être que le fonds Coutot vous dira quelque chose ? Et si ces deux noms  n'éveillent rien en vous, il est probable que cela ne durera pas. Car ce fonds généalogique, hier réservé aux généalogistes successoraux, ne cesse de s'ouvrir à la sphère Internet. Il est désormais présent dans au moins trois offres payantes destinées au grand public : chez Geneaservice, Ancestry et d'ici peu chez Genealogie.com. Cette collection généalogique exceptionnelle aurait-elle le don d'ubiquité ? Et surtout, cette segmentation de l'offre profite t-elle aux généalogistes ?

Tout d'abord un mot sur Arfido. C'est le nom de la société qui exploite le fonds d'archives collecté par la société Coutot. Pour l'anecdote, ce fonds Coutot n'a plus rien à voir avec la société de recherche d'héritiers Coutot-Roehrig. Lors de la vente de celle-ci, les héritiers de Maurice Coutot ont gardé l'exploitation des archives pour former la société Arfido qu'ils exploitent encore. Ces archives ont longtemps été mises à disposition des généalogistes successoraux, qui s'en désintéressent aujourd'hui à cause de la "mécanique du temps" : petit à petit, ces documents deviennent trop anciens pour servir à identifier des héritiers d'aujourd'hui.
Mais moins les successoraux s'y penchent, plus les généalogistes familiaux s'y intéressent ! Ce fonds contient entre autres les publications de mariage de Paris (1860-1930) et des fiches d'état civil partielles (NMD) concernant la capitale pour la période 1798-1860. Autant dire de l'or, puisque les registres officiels antérieurs à 1860 ont brûlé ! Tout cela conjugué aux progrès de la technique donne un regain d'intérêt à ces archives restées, il est vrai, assez confidentielles en raison de leur complexité d'accès. Mais la numérisation et surtout l'indexation sont en train de changer tout ça.

Sous le nom de Geneaservice, Arfido exploite en direct ses fonds généalogiques numérisés. Ce fond est tellement important que la numérisation est en cours depuis plusieurs années et qu'elle se poursuit encore aujourd'hui. Et pour des raisons de mise à disposition rapide, l'indexation s'est faite par lots. Si bien que le résultat d'une recherche renvoie dans bien des cas à la consultation d'un lot entier d'archives ou bien à une demande d'étude personnalisée au tarif fixé au temps passé...
Pour une meilleure indexation, le site Ancestry.fr a souscrit une licence d'exploitation et propose la collection Paris & Ancienne Seine 1700-1907. Ces fiches contenant plus de 13 millions de noms ont été indexées une par une, après 70.000 heures de travail. Elles sont accessibles en illimité aux abonnés du site Ancestry France.
Enfin, la société NotreFamille.com commence elle aussi à exploiter cette collection décidément exceptionnelle. D'ici 15 jours, les décès parisiens de 1893 à 1902 seront consultables par les abonnés de l'offre illimitée Genealogie.com. Ces décès ont été rigoureusement indexés et pourront être interrogés par patronyme. L'indexation d'autres données généalogiques issues de la même source se poursuit.

Sans entrer dans l'éternel débat gratuit ou payant, le fonds Coutot a fait l'objet depuis plusieurs années d'un énorme travail de classement, puis de numérisation et d'indexation. Les données sont désormais disponibles en un clic, contre un abonnement chez l'un ou l'autre des prestataires. Libre à chacun d'estimer son gain de temps dans les recherches et par conséquent son gain d'argent...

France 2 : La passion des Français pour l'histoire

France 2 en est persuadé :"les Français se passionnent pour l'histoire et veulent regarder leur passé en face". Suffisamment pour consacrer le numéro de "Complément d'enquête", ce lundi 22 juin 2009 (à partir de 22h10), à "l'histoire, la nouvelle passion des Français". Pour étayer cette idée, le magazine, présenté par Benoît Duquesne, s'arrête sur quatre périodes ou évènements, qui suscitent parfois la polémique : les archives confisquées par les Allemands en juin 1940, les fausses fosses communes de la guerre civile espagnole, Auschwitz en ruine, la bataille d'Alésia.

• Les archives secrètes de la guerre oubliée
  Paris, juin 1940 : les Allemands s’emparent de millions de documents confidentiels dans les ministères. Ces archives oubliées sont aujourd’hui en cours de classement dans les sous-sols du fort de Vincennes, à l’abri des regards. Carnets de guerre, rapports d’états-majors, lettres de soldats, quelles révélations ces archives secrètes cachent-elles ?

• A la recherche des corps perdus
  Familles, associations, archéologues amateurs : 70 ans après la fin de la guerre civile espagnole, ils cherchent les fausses fosses communes. Sur 500 000 morts, combien de milliers de corps restent encore à identifier ? Pourquoi ce passé qui refait surface passionne et dérange tout un pays ? Est-ce que les espagnols peuvent-ils se réconcilier sur leur histoire ?

• Auschwitz, une mémoire qui s’efface
  Auschwitz tombe en ruine sous le poids des années. Comment sauvegarder les fours crématoires qui s’effondrent ? Les cheveux, les chaussures qui tombent en poussière ? Faut-il limiter le tourisme de la mémoire, sur un site qui accueille 1,2 millions de visiteurs par an ?

• Alesia jacta est !
  Où s’est déroulée la bataille d’Alésia, en 52 avant J.-C. ? 2000 plus tard, les spécialistes s’écharpent toujours sur cette énigme. S’agit-il d’Alise-Sainte-Reine, en Bourgogne, où l’Etat et le département vont construire un musée à 50 millions d’euros ? Ou bien de Chaux-des-Crotenay, une colline du Jura aux ruines mystérieuses ? Pourquoi l’administration refuse-t-elle obstinément depuis 40 ans de fouiller ce site ?

Une émission à revoir sur le site Internet de l'info en vidéo de France Télévisions (cliquez ici).

Petites nouvelles (généalogiques) de Google

Deux informations concernant "notre ami" Google sont susceptibles de nous intéresser. Car Google est partout, y compris dans des champs relatifs à la généalogie. La première concerne Google Books, un service peu connu, aussi appelé Google Recherche de livres. Véritable bibliothèque numérique, Google Books permet de consulter des ouvrages anciens, tombés en principe dans le domaine privé. Cette appréciation laisse cours à un volumineux contentieux, mais nous concerne de loin, les livres consultés par les généalogistes étant plutôt anciens, voire très anciens, et leurs auteurs étant généralement décédés depuis plus de 70 ans. Les améliorations proposées portent sur 5 points visant à rendre plus performants la recherche, l’ergonomie et la diffusion des livres déjà contenus dans la bibliothèque personnelle de l'utilisateur. On peut par exemple accéder directement à un chapitre précis de l'ouvrage, effectuer un lien vers celui-ci ou intégrer à son site un mini-lecteur affichant le contenu des ouvrages sélectionnés.
L'autre information "généalogique" de Google concerne la société 23andme, spécialisée dans la recherche ADN. En quoi est-ce généalogique et en quoi est-ce lié à Google ? 23andme propose contre une goutte de salive, d'étudier vos prédispositions aux maladies génétiques et, chemin faisant, puisque votre ADN est passé sous la loupe, de retracer vos origines génétiques les plus anciennes. Cette forme d'étude généalogique, bien qu'illégale en France, se développe doucement dans notre pays. Le lien avec Google ? La société 23andme a été cofondée par la biologiste Anne Wojcicki, biologiste, épouse de Sergey Brin, lui-même co-fondateur de Google. Pour être sûr de ne rien rater de ses futures maladies et de ses anciennes origines, Sergey vient de remettre 2,6 millions de dollars dans la société de sa femme...

La carte des AD devient aussi celle des communes !

Du nouveau sur Généinfos : la carte des AD en ligne devient la carte des AD et des communes en ligne. Toujours accessible depuis la colonne de gauche de votre fil d'infos généalogiques préféré ou directement en cliquant ici, cette fameuse carte s'est enrichie d'une discrète mais efficace fonctionnalité : son menu déroulant pointe désormais aussi vers 67 sites de communes disposant de registres d'état civil en ligne...