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La DAF est morte, vive le SIAF !

La nouvelle organisation du ministère de la Culture prend forme... au moins sur le papier : le Journal officiel vient de publier les arrêtés (datés du 17 novembre 2009) relatifs aux nouvelles directions et services du ministère de la rue de Valois, qui devraient voir le jour à partir du 13 janvier 2010. Comme convenu (lire notre récente note à ce sujet ici), la direction des Archives de France (DAF) se transforme en un service interministériel des Archives de France (SIAF), intégré à une direction générale des Patrimoines.

Le SIAF conserve la majorité des missions de la DAF. Son organisation se limite à deux sous-directions (en lieu et place des quatre départements de la DAF) - l'une consacrée à la politique interministérielle et territoriale pour les archives traditionnelles et numériques et l'autre à l'accès aux archives et à la coordination du réseau - auxquelles il faut ajouter l'indéboulonnable mission aux Célébrations nationales. Notez la mise en avant du terme "archives numériques" pour signifier une priorité du service. Comment alors qualifier les autres archives ? Sans grande conviction, les promoteurs du projet ont adopté le terme "traditionnelles". Pour mener à bien leurs travaux, ces deux sous-directions disposent de cinq bureaux (soit le tiers de ce qui existe aujourd'hui) et du Centre national du microfilmage. Le Conseil supérieur des archives est toujours d'actualité, tout comme le Comité interministériel des Archives de France remis sur les rails, comme le souligne le blog Thinking Twice :

Le Comité interministériel des archives de France, créé en 2002 mais dont on notait 5 ans plus tard qu'il n'avait jamais été réuni, est censé devenir le fer de lance de la modernisation de l'archivage si les recommandations de l'audit de modernisation réalisé en 2007 sont toujours d'actualité.

Toutefois, à plus d'un mois de l'échéance, le personnel avoue sa circonspection face aux changements : "Nous ne savons toujours pas à quelle sauce nous saurons mangés", lâche une intéressée assez dépitée. Les textes n'éclairent pas davantage sur le pilote de cette nouvelle entité. Le décret du 9 novembre 2009 prévoit bel et bien que "le directeur général des patrimoines est assisté d'un directeur, adjoint au directeur général, et de deux directeurs adjoints qui peuvent être chargés de l'architecture, des archives, des musées ou du patrimoine, ainsi que d'une mission transversale au sein de la direction générale." Mais plus aucune trace d'un "directeur, adjoint général, des archives" nommé en conseil des ministres pour garantir "son autorité et sa visibilité". Cette hypothèse évoquée au comité technique paritaire du 15 septembre 2009 n'apparaît pas dans les arrêtés, ni dans le décret.

Lors de ce comité, la CFDT-Culture déplorait les "attributions réduites [du SIAP] privé notamment de la responsabilité directe des moyens humains et financiers consacrés par le ministère aux services d'archives nationales et départementales". Qu'en pense l'actuelle directrice des Archives de France ? Difficile de le savoir ! Elle a réuni ce jour en conclave ses plus proches collaborateurs. 

Les mormons confient six millions d'actes à GeneaNet

GeneaNet affiche à son actif près de 19 millions de relevés d'actes, transcrits ces dernières années par des bénévoles associatifs à partir des registes paroissiaux ou d'état civil. Ce compteur s'est récemment gonflé grâce à un échange conclu avec les mormons qui ont apporté dans la corbeille plus de six millions d'actes couvrant la France, la Belgique et la Suisse.

Alors que les relevés déposés par les associations peuvent être consultés grâce à un système de pack de points payant, ceux confiés par l'organisation FamilySearch (qui structure les activités généalogiques des mormons) sont accessibles uniquement aux membres du club Privilège.
Et bien heureux sont les généalogistes aux ancêtres meusiens, car GeneaNet a enregistré dans ses collections plus d'un million d'actes de ce département à cette occasion ! Les autres zones couvertes se situent dans l'Est (Meurthe-et-Moselle, Bas-Rhin, Jura), autour de l'Ile-de-France (Paris, Seine-et-Marne, Oise) ou encore dans le Nord, le Rhône, l'Aude et la Nièvre. A ces cinq millions d'actes français, FamilySearch a ajouté plus d'un million d'actes belges (principalement issus de la province de Liège) et suisses (du côté des cantons de Bern et de Thurgau).

En contre-partie, les membres de FamilySearch accèdent à la bibliothèque en ligne dans les collections Geneanet. Une façon pour le portail français d'assurer une "plus grande visibilité" à une partie de ses bases grâce à ce site d'envergure internationale.

Numérisation : les 3 scénarios de 20 Minutes

Le débat sur la numérisation des données publiques n'est pas toujours évident à saisir. Le quotidien gratuit 20 Minutes a récemment fait le point sur les enjeux et a élaboré trois scénarios : le tout Google, le tout-État et le projet européen.

Le tout-Google aurait l'avantage de ne rien coûter aux finances publiques et même de rapporter de l'argent aux auteurs et aux possesseurs de patrimoine. La numérisation serait rapide, car elle s'intégrerait dans un vaste mouvement déjà lancé par le géant américain. Mais cette solution laisserait un désagréable arrière goût de monopole et fait déjà se lever des forêts de boucliers. La politique du tout-Google donnerait à penser que les pouvoirs publics ne maîtrisent rien et laissent agir le privé sans contrôle. Selon la journaliste Sandrine Cochard, le tout-Google a peu de chance d'aboutir en France : "Ni le gouvernement ni les secteurs concernés par la numérisation ne devraient laisser les coudées franches au groupe américain".

Deuxième scénario, l'Etat poursuivant son effort reste le seul interlocuteur et s'occupe de tout. La France n'a pas attendu Google pour s'occuper de la version numérique de son patrimoine : "le Louvre a déjà numérisé 85 % de ses œuvres, le Centre National de la Cinématographie (CNC) a numérisé 13.000 films et 70.000 oeuvres audio", sans compter le travail de fond effectué par l’Institut national de l’audiovisuel et la Bibliothèque nationale de France avec Gallica. Seul problème en période de crise : le budget de 750 millions d'euros nécessaire pourra t-il être voté ? Selon 20 Minutes, ce scénario a une chance sur deux d'aboutir.

Troisième option, l'Europe des 27 arrive à point nommé et Europeana prend de l'ampleur au point de contrer Google en associant partenaires publics et privés. Ce projet, le plus consensuel permettrait de laisser la porte ouverte à Google, sans vendre l'âme des collections patrimoniales françaises et européennes. Mais la question du financement et de la rémunération des auteurs reste à débattre...

Paris : mise en ligne confirmée, serveurs plantés

Le site Internet des Archives de Paris confirme la mise en ligne de quatre premiers fonds, programmée à partir du 15 décembre 2009 : les fichiers alphabétiques de l'état civil reconstitué (XVI^e siècle-1859), les tables décennales et les registres d'actes de l'état civil (1860-1902) et enfin des plans parcellaires parisiens (XIX^e siècle).

L'évènement est de taille, à la hauteur de l'attente de chercheurs et généalogistes. Même si les documents numérisés (dont la palette va au-delà des fonds précédemment cités) sont en consultation en salle de lecture depuis plus d'un an, leur mise en ligne offre des perspectives indéniables. La pression est telle que les Archives ne souhaitent pas communiquer sur le sujet pour l'instant.

Il ne manquait plus qu'un grain de sable pour compliquer la tâche. Selon nos informations, depuis quelques jours, les serveurs sont en panne. Les consultations en intranet sont proscrites et les lecteurs redécouvrent le charme des commandes sur bulletins papier... En toute logique, la conférence prévue ce samedi 5 décembre 2009 au sujet de la "numérisation et Internet : des archives pour tous" est annulée. Les Archives n'ont pas souhaité communiquer sur ce sujet, ni annoncer une échéance pour la remise en route des serveurs.

L'ancêtre de Ouest-France accessible en ligne

La moitié des éditions de L'Ouest-Eclair, ancêtre du quotidien régional Ouest-France publié entre 1899 et 1944, est dorénavant accessible gratuitement en ligne. Seules les parutions plus récentes (à partir de 1938) ne sont pour l'instant pas disponibles pour des raisons liées aux droits d'auteur.

Pour mener à bien cette opération (dont le coût dépassera à terme le million d'euros), Ouest-France a travaillé avec différents partenaires publics. Cette partition du travail (microfilmage des originaux, numérisation, archivage) a un impact sur les modalités de consultation : les fac-similés numérisés sont mis en ligne non pas sur un portail unique mais sur différents sites Internet.

• Les éditions des trois capitales régionales - Rennes, Caen (à partir de 1912) et Nantes (à partir de 1915) - sur le site de la BnF : www.gallica.bnf.fr ;
• Les éditions des Pays de Loire (à partir du 3 décembre 1917, avec une carence entre le 3 mai 1921 et le 6 mai 1922) sur le site de Ouest-France : www.ouest-france.fr (rubrique dans la partie "Tout le journal" en haut à droite) ;
• Les éditions de Basse-Normandie (depuis le 1^er mars 1914, avec deux carences : entre le 31 juillet 1914 et le 6 mars 1919 ; en le 3 mai et le 1^er novembre 1921) dans la bibliothèque numérique normande, proposée par le Centre régional des lettres de Basse-Normandie : www.normannia.info ;
• Pour les éditions de Bretagne, il faudra attendre une petite année.

La presse ancienne est relativement choyée dans cette région du grand Ouest : en complément des éditions de L'Ouest-Eclair, vous pouvez feuilleter d'autres périodiques disponibles en ligne sur les sites Internet des Archives municipales ou départementales :

• L'Union bretonne en Loire-Atlantique ;
• Affiches d'Angers et Le Petit Courrier dans le Maine-et-Loire ;
• La Gazette vendéenne, Le Journal des Sables et Courrier de la Vendée en Vendée ;
• 181 titres de la presse locale dans le Morbihan ;
• Les périodiques dans l'Ille-et-Vilaine ;
• Les périodiques locaux, anciens et actuels de Brest (29).

Les missions de l'archiviste en vidéos

Même si l'archiviste demeure l'interlocuteur privilégié du généalogiste assidu des salles de lecture, il lui est parfois difficile d'appréhender les différentes tâches assurées en coulisse. Pour répondre à ces questions, les Archives municipales du Havre (76) ont eu la merveilleuse idée de mettre en ligne une exposition sur ce métier, sous la forme de six films thématiques, accompagnés d'un court texte qui précise les notions abordées.

De manière succinte et dynamique, l'internaute découvre ainsi :

• la collecte, le classement et la description des fonds d’archives ;
• la particularité des documents figurés ;
• la conservation des documents ;
• quelques exemples de dégradations des documents ;
• la communication des archives au public ;
• un métier qui évolue…

Paradoxalement, on y voit très peu les archivistes (tout juste peut on distinguer une personne poussant un chariot, dans le 5^e séquence). Mais, les différentes étapes de traitement, de conservation et de communication sont parfaitement présentées dans cette exposition, précédemment installée en avril 2009 dans les locaux des Archives municipales, lors de l’inauguration du site Internet.

Le Caran fermé pour cause de grève

Les salariés des Archives nationales s'associent à la grève engagée depuis ne dizaine de jours dans plusieurs musées et monuments nationaux. Le Caran est donc fermé au public ce jeudi 3 décembre 2009. Une nouvelle assemblée générale, convoquée demain à 9h30, décidera de la suite du mouvement.

Les syndicats du ministère de la Culture protestent contre les réductions d'effectifs et les restructions budgétaires, décidées dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP). Interrogé ce matin sur France 2, Frédéric Miterrand a confirmé cette orientation : "Il y a une réforme de l'administration, une réforme générale. Aujourd'hui, Eric Woerth (ministre du Budget, ndlr) reçoit tous les chefs d'établissement pour insister sur la nécessité de cette réforme".

[MAJ] Le Caran a rouvert ses portes vendredi après-midi et prévoit un fonctionnement normal ce samedi. Toutefois, il est conseillé de se renseigner avant tout déplacement, car le préavis de grève est maintenu et discuté chaque matin en assemblée générale entre 9h30 et 11h. Appelez au 01.40.27.64.20 ou consultez le site Internet.

Christine Albanel va elle aussi réfléchir à la numérisation

Mélange des genres ou savante répartition des tâches, la mission qui vient d'être confiée par Matignon à Christine Albanel a de quoi surprendre. Alors que Marc Tessier conduit lui même une réflexion aux champs assez larges sur les mêmes sujets de la numérisation des fonds patrimoniaux des bibliothèques, l'ex-ministre de la Culture a été chargée par François Fillon (télécharger la lettre de mission en PDF) de faire des propositions :

• pour coordonner les politiques de numérisation du livre entre pays européens, notamment avec la Commission Européenne,
• pour lutter contre le piratage des livres, notamment en plaçant le téléchargement illégal de livres au même rang que celui des fichiers musicaux ou cinématographiques,
• pour développer l'offre légale numérique dans le secteur du livre.

On se souvient que la nomination de Marc Tessier avait été épique, remplaçant au dernier moment Claude Durand qui ne s'était pas privé de dénoncer de "l'amateurisme au sommet". Que penser de ce nouvel épisode ? S'agit-il d'une prise en compte sérieuse de la nature du problème, d'un complément d'information comme le dit le ministère de la Culture, car la mission Tessier doit s'achever mi-décembre ou bien d'une énième bataille de pouvoir autour de la Culture, puisqu'il se murmure que Christine Albanel aurait besoin de légitimer sa future nomination au printemps prochain à la tête de la Bibliothèque Nationale de France ? Elle devra en tous cas rendre ses conclusions le... 1^er avril prochain !

Internet & Généalogie : une sélection de 1.545 sites et CD-Rom

C'est devenu une tradition : la 9^e édition du hors-série annuel "Internet & Généalogie", mitonnée par La Revue française de Généalogie, vient de paraître (en kiosque depuis le mardi 2 décembre 2009). Cette année encore, Pierre-Valéry Archassal et Jean-Yves Baxter ont visité et testé un maximum de références pour sélectionner au final 1.305 sites Internet, 240 CD-Rom et 424 logiciels, dont un grand nombre de nouveautés.

Cet opus 2010 de 216 pages met l’accent sur les sites qui offrent un accès aux documents numérisés ; vous pourrez facilement les repérer à l’aide du pictogramme "Sources originales". Le recours à ces ressources renforce indéniablement la crédibilité des travaux généalogiques.

En complément de l’importante sélection de sites départementaux et régionaux (près de 1.000 adresses), cette édition bénéficie d’un renforcement de la partie consacrée aux données internationales, pour faciliter vos démarches sur la trace de vos ancêtres étrangers.

Le magazine offre en bonus un CD-Rom (compatible PC & Mac), avec une sélection de 424 logiciels adaptés aux différentes activités généalogiques et un index des sites Internet. Finie la saisie des adresses alambiquées et à rallonge ! Après avoir choisi un mot-clé ou sélectionné un département sur la carte de France, un simple clic sur les liens proposés nous mène directement aux sites concernés.

Les archives de la Meuse en ligne pour Noël

Ce sera le cadeau de Noël des généalogistes ayant des ancêtres dans la Meuse : les AD 55 annoncent l'ouverture de leur site pour Noël. "Tout devrait être prêt vers la mi-décembre et le tout sera officiellement inauguré en janvier", se réjouit Lydiane Gueit-Montchal, la directrice, dont les services travaillent sur ce site Internet depuis de nombreux mois. Les lecteurs, eux, peuvent déjà profiter de l'état civil numérisé consultable depuis trois ans dans la salle de Bar-le-Duc. Au menu, devraient être disponibles :

• tous les registres paroissiaux dont les plus anciens datent du XVI^e siècle à Ligny-en-Barrois,
• les tables décennales et l'état civil de toutes les communes,
• les recensements,
• les tables des registres matricules en attendant les registres eux mêmes qui sont en cours de numérisation,
• le cadastre en partie (mais qui sera très vite complété dès janvier),
• la presse du XIX^e siècle avec déjà 34 titres numérisés et passés à la reconnaissance optique de caractères (OCR), permettant une recherche en plein-texte, le Bulletin meusien créé en 1915 avait notamment la particularité de donner des nouvelles des familles déplacées en raison de la guerre et des villages bombardés,
• une quinzaine de manuscrits médiévaux de la bibliothèque bénédictine de Saint-Mihiel.

Le tout représente un volume d'informations considérable : 10.637 registres, 4 millions de pages, 15 millions d'actes, 2,3 millions d'images... L'interface de consultation est déjà bien connue, puisqu'il s'agit de Mnésys de la société Naoned qui équipe déjà les AD du Nord, du Cantal, de la Drôme, du Doubs, du Territoire de Belfort et des villes comme Pontivy. Autre information : le site sera gratuit, bien sûr. Ce qui permettra des recherches transversales et curieuses de nature à faire rayonner ce département. Saviez-vous par exemple que Raymond Poincaré⁽¹⁾, André Maginot⁽²⁾ et Jeanne Bécu, la fameuse Madame du Barry⁽³⁾ étaient Meusiens ?

(1) né le 20 août 1860 à Bar-le-Duc, (2) né le 17 février 1877 à Paris, mais d'une famille originaire de Revigny-sur-Ornain, (3) née le 19 août 1743 à Vaucouleurs.