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Bas-Rhin : la mise en ligne annoncée pour 2011

Il faudra attendre 2011 pour consulter en ligne les archives anciennes de l'état civil du Bas-Rhin. A Strasbourg, les AD semblent vouloir régler les problèmes les uns après les autres.

La construction de la nouvelle salle de lecture s'est avérée un fiasco, cumulant les ennuis techniques ? Tant pis, elle ouvrira sans doute en 2011 avec quatre ans de retard sur le calendrier prévu (à l'origine à l'automne 2007). Pendant ce temps, un autre chantier s'est déroulé lui, tout à fait normalement, celui de la numérisation de l'état civil. La primeur en sera donnée aux lecteurs dès jeudi prochain. Ce 22 octobre, les usagers des Archives départementales pourront consulter l’ensemble des registres paroissiaux catholiques et protestants, du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, les tables décennales et les registres d’état civil de plus de cent ans, de 1793 à 1892 ou 1912, selon les communes, ainsi que les registres de prise de nom par les Juifs (1808).

Toutefois, rien ne sera mis sur Internet avant "le terme de 2011", en raison des contraintes techniques. Il faudra en effet non seulement dimensionner un serveur pour cet usage, mais aussi, et cela est plus inquiétant pour l'avenir, adapter Adeloch, le logiciel de visualisation développé spécifiquement pour les Archives départementales du Bas-Rhin...

Numérisation : de l'amateurisme au sommet ?

Claude Durand, ancien PDG de Fayard, n'a pas de mots assez durs pour dénoncer le contexte de l'installation de la commission sur la numérisation qu'il devait présider, parlant même d'amateurisme. Au point qu'il a renoncé à présider cette fameuse commission que nous avions évoquée ici. "J’attendais une lettre de mission du cabinet du ministre pour cadrer la réflexion que nous allions mener. Lundi, au bout de 17 jours, je n’avais toujours rien reçu alors que l’installation de la commission devait avoir lieu l’après-midi. J’ai parlé d’amateurisme dans la conduite de cette affaire", a t-il indiqué à Livre-Hebdo.

Du coup, le ministère de la Culture a confié la présidence de cette instance à Marc Tessier, ancien directeur général du Centre national de la cinématographie (CNC), ancien président de France Télévisions, et actuel directeur général de Video Futur Entertainment Group. Claude Durand ne s'est pas contenté de dénoncer le côté brouillon du projet, mais aussi le fond, reprochant à François Fillon et Frédéric Mitterrand d'avoir déjà changé l'axe de la réflexion. Cela ne serait plus : "doit-on négocier oui ou non avec Google", mais directement "sur quelles bases entrer en pourparlers avec la firme américaine".

Sans Claude Durand, mais présidée par Marc Tessier, entouré du président de l'INA, d'un conservateur en chef des bibliothèques, d'un responsable de Gallimard et d'un stratège de Radio France, la commission va donc étudier officiellement "l’opportunité et les modalités d’un éventuel accord avec un opérateur privé, pour numériser ou mettre en ligne les fonds des bibliothèques". Ses réflexions sont attendues mi-décembre. 

Manche : les actes de catholicité sont en ligne

Notre carte de l'état civil en ligne vient de s'enrichir d'un nouveau département, celui de la Manche. En effet, vous pouvez télécharger sur le site des Mormons des actes relatifs à l'état civil des personnes de toutes les paroisses de l'évêché de Coutances-Avranches. Il s'agit de registres paroissiaux post-révolution-naires, des actes de baptêmes, mariages et sépultures allant de 1802 à 1907 établis par les curés des paroisses, souvent appelés actes de catholicité. Mais cette inscription sur notre carte mérite quelques explications.

Car il ne s'agit plus d'état civil proprement dit ! Chacun sait qu'à partir de 1792, les maires des communes ont pris en charge l'inscription des naissances, mariages et décès dans leurs propres registres. Les actes paroissiaux tenus après 1792 ne sont donc pas des registres officiels, et ils ne sont pas exhaustifs. Être baptisé, marié devant le curé ou enterré dans sa paroisse n'étant soumis à aucune obligation, seuls les paroissiens catholiques y sont inscrits.

On peut aussi se poser la question : si les Mormons mettent en ligne les registres de catholicité, dans ce cas, où se trouve l'état civil officiel de la Manche de la même période ? La réponse est simple : aux archives départementales de ce département ! Il a même été numérisé et c'est sous cette forme que l'on peut le consulter dans la salle de lecture de Saint-Lô. Mais faute de financement, la mise en ligne est envisagée, mais rien de plus.

Pour toutes ces raisons, nous avons pensé que les actes de catholicité avaient toute leur place sur cette carte des départements et des communes ayant mis de l'état civil en ligne. Même si ce n'est ni de l'état civil, ni un département qui gère ce site Web, il s'agit bien de documents nominatifs susceptibles de faire avancer une généalogie. Alors en l'absence d'action du service public, l'initiative privée des Mormons est bienvenue, d'autant plus qu'elle est gratuite. Il suffit simplement de s'inscrire sur le site pour avoir accès aux registres. Pour ne rien gâter, les patronymes présents dans ces actes sont en cours d'indexation. Vous pouvez déjà taper votre patronyme dans le moteur de recherche et savoir si celui-ci y figure. La seule difficulté vient de l'absence de traduction de ce site anglais. 

Pour en savoir plus sur ces actes catholiques et comment les Mormons ont obtenu l'autorisation de les mettre en ligne, relisez la note que nous écrivions ici même en décembre 2008.

Deuxième salve d'archives pour le Puy-de-Dôme

Promesse tenue ! Les Archives départementales du Puy-de-Dôme viennent de mettre en ligne, comme convenu "à l'automne", la deuxième partie des registres d'état civil (1). Concrètement, la collection numérisée qui allait de Aigueperse à Clermont-Ferrand, s'étend désormais jusqu'à Royat. Le dernier lot allant jusqu'à la dernière commune du Puy-de-Dôme par ordre alphabétique (Yssac-la-Tourette) est annoncé "pour l'hiver". Rappelons que le site ne comporte pour l'instant que la seule collection du greffe, celle des communes est attendue pour "plus tard". Soulignons aussi la très utile présence d'instruments de recherche en ligne avec :

• un état des fonds (pour un premier repérage),
• des instruments de recherche détaillés décrivant le contenu de certains fonds, par exemple le minutier des notaires.

Pour trouver les liens vers l'ensemble des sites Web d'archives proposant de l'état civil en ligne, cliquez sur notre carte interactive des sites d'AD et d'archives communales.

(1) Merci à Hervé Costille pour cette info.

Les tables décennales des Ardennes sont en ligne

Bienvenue aux Ardennes qui viennent d'ouvrir leur site Web ! Au menu déjà alléchant figurent les tables décennales et le cadastre napoléonien. Les tables décennales sont issues des microfilms de la collection du greffe. Elles couvrent la période 1792-1892, attention toutefois aux importantes lacunes (parfois comblées par l'exemplaire communal). Les AD signalent par exemple :

• dans l’arrondissement de Rethel, seule la période 1863-1872 est représentée,
• dans l’ancien arrondissement de Rocroi, les tables des communes de H à V sont manquantes pour les années 1873-1882,
• dans l’arrondissement de Vouziers, les tables de toutes les communes sont manquantes pour la période 1883-1892.

Pour le cadastre, vous pouvez consulter 1.082 plans pré-napoléoniens de l’an XII à 1830, numérisés en 2008 et 4.828 plans napoléoniens de 1830 à 1850, numérisés en 2005-2006. Et l'état civil ? Et les registres paroissiaux ? Patience, annoncent les AD08 : les actes sont en cours de numérisation, ils viendront alimenter le portail au fur et à mesure de la réalisation des vues. Par ailleurs le site propose plusieurs types d'informations pratiques (comment venir, horaires, etc.), on peut également télécharger le cadre de classement des AD08, mais aucun inventaire n'est disponible en ligne.

Soulignons la très belle qualité graphique du site dont le rendu est appréciable jusqu'à la carte géographique (en flash) pour faire votre recherche par communes avoisinantes. Bravo aussi pour la visionneuse, souple et rapide, elle est d'une facilité d'utilisation exemplaire. On attend la suite avec impatience !

Eglises en péril, ancêtres en sursis ?

Les généalogistes, habitués des salles de lecture, sont des témoins directs de la fragilité des documents d'archives, et des registres paroissiaux en particulier, usés par le temps, les aléas de la conservation et parfois la manipulation irrespectueuse de chercheurs.

Mais ces livres ne sont pas les seuls à subir les outrages du temps. Des églises, lieux privilégiés de leur élaboration, ont perdu le prestige de leur passé. Devant un tel délabrement, chaque année, des bâtiments sont même détruits. 

En absence de liste officielle, Benoît de Sagazan publie sur son blog un recensement d'églises menacées ou récemment démolies. Dans sa note actualisée le 7 octobre 2009, le compteur s'établit à 73 dans 30 départements. Un situation jugée inadmissible par certains internautes, à l'image Alain Guinberteau, qui ressent "une petite crampe au ventre en voyant cette église lutter en vain contre les pelleteuses..." lorsqu'il assiste démuni à la démolition de l'église de Saint Georges des Gardes (dans le Maine-et-Loire).

Que faire de ces églises et chapelles (de plus en plus désertées par les paroissiens) ? Comment maintenir le souvenir de ces "carrefours de vie" de nos ancêtres ? Pour favoriser leur réhabilitation, peut-on vraiment les affecter à n'importe quelle activité (salle de concert, gîte d'étape...) ?

(c) Alain Guinberteau

Comment rechercher vos ancêtres à l'étranger ?

Pour retrouver les ancêtres de ses clients, la généalogiste professionnelle Myriam Provence n'hésite pas à franchir régulièrement la frontière hexagonale. Récemment, elle a publié ses conseils et ses adresses pour la Grande-Bretagne et la Roumanie dans un numéro spécial de La Revue française de Généalogie consacré aux recherches en Europe.

Ce mardi 13 octobre 2009 de 17h à 18h, elle répondra aux questions des internautes connectés au chat mensuel, organisé conjointement par La Revue française de Généalogie et Genealogie.com.

Vous pouvez dès à présent lui poser vos questions sur les recherches à l'étranger, en vous connectant sur l'espace du "Rendez-vous généalogique" sur le site Internet www.genealogie.com.

France 3 : focus sur la généalogie dans les Alpes-Maritimes

Cela commence tout naturellement par une cousinade joyeuse et ensoleillée. Pour illustrer leur reportage sur le "Boum de la généalogie dans le 06" (diffusé sur France 3 Côte d'Azur), Jean-Bernard Vitello et Jean-Christophe Routhier ont filmé le rassemblement de 150 descendants de Jacques Fassi et de son épouse Victoire Pasquier, mariés le 27 septembre 1689 à Roquebillière (06). Tout les éléments traditionnels d'une telle réunion sont présentés : l'arbre généalogie, le folklore (musique et costumes) et la convivialité.

Le journaliste énumère les raisons de l'engouement des Français pour la recherche de leurs ancêtres : savoir d'où l'on vient, à quelle communauté familiale on appartient, percer des secrets de famille, relever les similitudes de vie entre des ancêtres et des contemporains (une pincée de psychogénéalogie n'a jamais fait de mal)...

Ce reportage (d'un peu plus de trois minutes) souligne également le travail titanesque des bénévoles de l'Association généalogique des Alpes-Maritimes qui, comme dans de nombreux cercles en France, photographient les actes d'état civil pour les déchiffrer et mettre en ligne les données. Car, ici comme ailleurs, le Web donne une autre dimension aux recherches généalogiques. Les internautes aux racines locales accèdent, depuis leur ordinateur, à un fonds archivistiques d'une grande valeur, mis en ligne par les Archives départementales : les actes d'état civil du XVI^e au XX^e siècle, une base documentaire établie à partir du dépouillement des dossiers de naturalisation entre 1880 et 1935, une grande variété d'images et des archives sonores.

Pour regarder le reportage, cliquez ici.

Michelle Obama : une généalogie afro-américaine terriblement ordinaire

Soubressaut dans l'actualité : à l'heure où son mari Barack obtient le Prix Nobel de la Paix, Michelle Obama voit sa généalogie remonter à la surface comme un souvenir douloureux. On savait la femme du président issue d'une famille de Caroline du Sud et une légende familiale racontait même qu'il y avait un ancêtre blanc. Une enquête menée par la généalogiste Megan Smolenyak, détaillée dans un article du New York Times a permis de retrouver l'incroyable chemin parcouru par la famille depuis les champs de coton d'Atlanta où ses membres étaient employés comme esclaves, jusqu'aux premières marches du pouvoir franchies avec dignité aux côtés de son époux par l'actuelle First Lady des États-Unis.

L'aïeule la plus lointaine qu'il a été possible d'identifier s'appelait Melvinia et ne portait pas encore de nom de famille, car elle appartenait corps et âme à son maître, un certain David Patterson et l'on ne connaît pas sa date exacte de naissance. Tout juste sait-on qu'en 1852, à la mort de son "propriétaire", elle est léguée comme d'autres biens à la fille de ce dernier, une certaine Christianne, mariée à Henry Shields en Georgie. Melvinia n'a que 6 ans et elle vaut environ 475 dollars. Quelques années plus tard, alors qu'elle est adolescente, sans doute âgée de 15 ans au plus, elle donne naissance à un enfant métis, un garçon. Melvinia et l'homme blanc, père de son fils, sont les arrière-arrière-grands-parents de Michelle Obama. Le petit Dolphus est le premier à recevoir un nom de famille après l'abolition de l'esclavage : il s'appelle Shields. Et l'on ignore si ce patronyme est choisi par commodité pour rendre hommage à ses anciens maîtres, comme c'est l'usage, ou bien tout simplement pour porter le nom de son père, un homme de la famille Shields, Henry ou bien l'un de ses quatre fils... (Voir ici l'arbre généalogique de Michelle Obama en version dynamique sur le site du New York Times, merci Jean-Yves pour le lien).

Ce qui nous paraît extraordinaire se révèle au contraire d'une terrible banalité, les viols et les contraintes d'esclaves étaient hélas monnaie courante. De très nombreuses familles afro-américaines en font aujourd'hui l'amère expérience en passant des tests ADN. Dans 35 à 40 % des cas, ceux-ci révèlent des racines paternelles incontestablement européennes et non africaines... L'histoire de l'humanité est ainsi faite, cousue de violences et d'étonnantes réhabilitations, dont la famille Shields-Obama nous présente un exemple hors du commun.

(Image issue de la campagne de Barack Obama)

Une semaine de partage pour les archivistes francophones

Ah, ils auront bien de la chance les archivistes francophones. Pendant que leurs confrères de l'Hexagone s'échineront à expliquer à des généalogistes récalcitrants comment passer de l'état civil aux archives judiciaires, pendant que le gris automnal envahira les salles de lecture, les archivistes francophones seront eux sous le soleil de Dakar. Chanceux les archivistes, mais sûrement pas désœuvrés. Durant toute la semaine prochaine du 11 au 24 octobre, ils seront une centaine à phosphorer, comparer et échanger leurs points de vues et méthodes de travail.

Véritable think tank, séminaire ou brainstorming, cette Semaine Internationale des Archives est organisée par l’Association Internationale des Archivistes Francophones (AIAF) et le Portail International Archivistique Francophone (PIAF) en partenariat avec les Archives du Sénégal. Le but : rendre plus visible la fonction archives et mettre à disposition des outils plus efficaces pour les archivistes des pays africains. Alors on maniera un peu le jargon des professionnels avec le FADIS (un nouvel environnement de travail à distance), l'AtoM (Access to memory, le logiciel libre et multilingue développé par le Conseil International des Archives) et l'on s'intéressera à la bonne gouvernance des documents et des archives.

Cela dit, pour l'instant, les archivistes africains ne sont pas débordés par les sollicitations des généalogistes. Mais pourquoi ne pas imaginer un avenir plus ou moins lointain où le droit citoyen d'accéder aux archives sera revendiqué et exercé ? La bonne gestion et la bonne conservation des documents d'aujourd'hui est sans doute la clé de la réussite des demandes de demain.